Les nouveaux visages de l’information : convergence, innovation et opportunités
Le poids des créateurs de contenu dans le secteur de l’information redéfinit le paysage en atteignant une audience différente des médias traditionnels, ou en touchant différemment les audiences des médias traditionnels. Le poids des créateurs de contenu dans le secteur de l’information redessine le paysage des médias et la dynamique de l’information. Alors, s’agit-il d’une nouvelle audience ou d’un nouvel accès à celle-ci ?

D’après le rapport Reuters 2024, 48% des français s’informent sur les comptes de médias ou de journalistes, tandis que 52% privilégient d’autres sources, dont des comptes d’influenceurs et de politiques. Hugo Décrypte est particulièrement cité, réunissant plus de mentions que les journaux traditionnels comme Le Monde, Le Figaro, et Libération combinés. Ses abonnés, âgés en moyenne de 27 ans, sont nettement plus jeunes que ceux des autres médias traditionnels.
Autre signe fort de changement, dernièrement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a choisi d’accorder 2h30 au Jinfluenceur (Journaliste influenceur) Guillaume Pley dans son émission Legend. Ces créateurs de contenus, actifs sur YouTube, Instagram, X ou TikTok, redéfinissent leur rôle et réinventent leur métier en captant des millions de jeunes abonnés. Ils surpassent ainsi par moment l’audience des médias classiques, devenant des sources d’information incontournables pour les nouvelles générations. En parallèle, les journalistes se font médias en allant plus loin que la simple promotion de leurs articles. Certains utilisent les réseaux pour donner plus de fond à leur sujet, pour réagir plus vite à l’actualité et pour créer une autre relation avec l’audience.
Par ailleurs, de célèbres YouTubers, comme Squeezie ou Simon Quesh, font appel à des journalistes pour scripter et concevoir leurs vidéos. Cette collaboration doit apporter rigueur éditoriale et fact-checking. En plus d’enrichir la qualité éditoriale des vidéos, ce partenariat renforce la confiance du public.
Pour mieux comprendre les nouveaux enjeux, consultez notre entretien avec Justine Reix, journaliste qui a fait le choix de YouTube.
Le défi de la responsabilité
Le flou reste l’ennemi de la communication et encore une fois, il est au cœur de la problématique posée par l’évolution de ce paysage. En effet, le mélange des genres, entre information et divertissement, est aussi problématique sur les médias audiovisuels que sur les réseaux sociaux.
Comment s’assurer que les différents publics peuvent faire la différence entre information et communication ? Comment être sûr que peu importe le format ou la plateforme, l’information a été construite de manière éthique, en respectant la déontologie et les réglementations ? Les opportunités sont nombreuses pour les marques mais il est important de rester attentifs afin de ne pas alimenter une mécanique qui pourrait se retourner contre elles. C’est là que les décideurs de la communication ont une responsabilité : choisir avec discernement les stratégies et les leviers pertinents pour garantir un impact positif.
Non au face à face, oui à la complémentarité !
L’opposition entre journalistes et influenceurs appartient au passé. Il est essentiel d’unir leurs forces : profondeur d’analyse pour les journalistes et capacité d’engagement pour les influenceurs. Par exemple, Gaspard G, un influenceur “informateur” français au million d’abonnés sur YouTube, a attiré l’attention de France Inter, illustrant la possible fusion entre influenceurs et médias traditionnels.
Ainsi, chacun s’adapte, comprend les dynamiques, et reste pertinent dans ce paysage en mutation, tout en assurant sa crédibilité et l’impact de ses messages.
L’hybridation des médias n’est donc pas une tendance à ignorer; elle redéfinit les règles du jeu et impose une adaptation rapide et stratégique. En tant qu’agence de communication, notre rôle est de guider nos clients à travers cette évolution, en garantissant que leurs messages soient non seulement visibles, mais aussi crédibles et engageants dans un monde où chacun peut être un vecteur d’information.