Fake news, mute news, à qui faire confiance ?
À cette défiance s’ajoute le phénomène des fake news, qui prolifèrent sur les réseaux sociaux et sèment la confusion tandis qu’un phénomène encore plus insidieux se développe : celui des mute news. Ces informations cruciales disparaissent dans la masse de contenus plus sensationnels et accrocheurs. Un exemple éloquent est l’éclipse médiatique subie par le rapport du GIEC, pourtant essentiel pour l’avenir climatique, lorsque le transfert de Lionel Messi au PSG a capté toute l’attention médiatique. Cette concurrence pour capter l’attention des consommateurs est exacerbée par les algorithmes des réseaux sociaux, qui privilégient les contenus les plus polarisants et émotionnels.
Questionner la fiabilité des sources
L’étude de l’ARCOM montre que 47 % des Français s’informent quotidiennement via les réseaux sociaux, mais seulement 45 % d’entre eux font confiance aux informations issues de ces plateformes. Les contenus émanant d’utilisateurs anonymes continuent de gagner en popularité, en particulier chez les plus jeunes, alors que 30 % des Français affirment accorder plus de crédit à ces sources qu’à des journalistes. Malgré cette méfiance croissante, la confiance dans le journalisme traditionnel n’est pas totalement perdue. 53 % des Français préfèrent que leurs informations soient sélectionnées par des journalistes plutôt que par des algorithmes, ce qui souligne l’importance du rôle des médias dans la diffusion d’une information vérifiée et fiable. 86 % des Français estiment qu’il est indispensable que les journalistes fournissent des informations crédibles et étayées par des faits.
Dans cet environnement saturé, les médias traditionnels et les agences de communication doivent réagir en alliant rigueur et capacité à attirer l’attention. La mise en lumière de mute news montre que l’information, même essentielle, peut être reléguée au second plan si elle ne capte pas l’attention immédiate. C’est ici qu’interviennent les initiatives de fact-checking et d’éducation aux médias, pour promouvoir une consommation d’information éclairée et reconstruire la confiance avec le public. Des plateformes comme Les Décodeurs du Monde ou CheckNews de Libération jouent un rôle crucial : les médias doivent réaffirmer leur rôle de garants d’une information de qualité pour reconquérir une audience de plus en plus exigeante et critique.
sources : étude ARCOM-Les Français et l’information- mars 2024
