Intelligence Artificielle : le futur du marketing d’influence ?
Si l’intelligence artificielle s’est imposée dans le domaine du marketing digital (études de marché avancées, chatbots personnalisés, recommandations de contenus, ciblage…), l’utilisation de cet outil peut également permettre d’optimiser les campagnes d’influence. Karlis Montchovi, Directeur Conseil Digital chez Wellcom, décrypte ses applications concrètes.
Deep Learning : un gain d’efficacité conséquent
En analysant de grandes quantités de données, l’IA peut fournir des indicateurs intéressants en un temps record. « Elle peut être utilisée pour comprendre la tonalité d’une mention, connaître la thématique d’un texte, visualiser les grandes tendances du moment et les thématiques porteuses… Mais aussi pour trouver des influenceurs pertinents et adaptés aux sujets traités, faire du ciblage précis et pousser des contenus, ou encore comprendre des publications en langues étrangères et trouver des profils d’influenceurs destinés à des audiences non francophones », explique Karlis Montchovi, Directeur Conseil Digital chez Wellcom.
Ce type d’outil peut également établir des modèles prédictifs à l’aide de statistiques. « L’IA est capable d’anticiper les performances futures d’un influenceur émergeant. Pour cela, elles décryptent plusieurs paramètres, comme le volume d’engagement de ses contenus, les thèmes qu’il aborde et leur potentiel, les tendances sur les réseaux sociaux, etc. Elles peuvent également prévoir les tendances de comportement des communautés ».
Vers l’ère des influenceurs virtuels ?
Depuis quelques années, les influenceurs virtuels ont le vent en poupe. Parmi eux, Shudu.gram (première influenceuse virtuelle, apparue en 2017), Lil Miquela (plus grande influenceuse virtuelle, avec environ 2 millions d’abonnés), Guggimon, Nobodysausage… Ces noms ne vous disent peut-être rien, mais ces influenceurs virtuels offrent des taux d’engagement 3 fois supérieurs aux influenceurs humains et publient 4 fois plus de contenus qu’eux. « Pouvant être programmés sur-mesure en fonction de leur audience, ces profils sont très efficaces auprès de leurs cibles car les annonceurs peuvent leur faire porter les messages qu’ils jugent les plus pertinents ». Un format innovant et simple à mettre en œuvre, qui attire principalement les jeunes de 18 à 24 ans (Selon une étude publiée par HypeAuditor en 2019).
Trouver les limites
Toutefois, le potentiel de l’IA n’est pas sans limites. On peut notamment s’interroger sur l’éthique des méthodes d’analyse de données, utilisant des informations individuelles à des fins commerciales. La plupart des algorithmes présentent également des failles, que de plus en plus d’internautes tentent de mettre en avant : hacking, trolling… Enfin, si l’IA offre un gain d’efficacité important en structurant les données, l’humain sera toujours indispensable pour réaliser certaines tâches, mettre de la nuance et proposer un angle subtil dans la production de contenu. « Sinon, le risque est de tomber dans des contenus très normés, avec des influenceurs au physique et à l’univers presque identiques », conclut Karlis Montchovi.