Catherine Testa : « L’optimisme au travail est avant tout une quête de sens »
Entrepreneuse engagée, Catherine Testa est l’une des voix de l’optimisme en France, thème qu’elle a exploré à travers de nombreux ouvrages, conférences, et un site internet entièrement dédié. Elle revient pour nous sur l’importance de cet enjeu, notamment au sein des entreprises.
Comment vous êtes-vous lancée dans cette démarche autour de l’optimisme ?
J’ai travaillé durant 15 ans sur le sujet du développement durable au sein d’entreprises. Au cours de ma carrière j’ai abouti à un double constat : soit l’on tombe dans l’éco-anxiété, état dans lequel se trouvent de nombreux jeunes ; soit l’on se concentre sur la question environnementale en mettant de côté l’aspect humain, en oubliant la place des collaborateurs. Or, de nombreuses personnes agissent à leur niveau et ne sont pas mises en lumière. D’où ma volonté de les mettre en avant en insistant sur la notion d’optimisme, qui est un prérequis à l’action, mais qui a trop longtemps été confondu avec la naïveté. Une façon de redonner aux gens le goût d’agir.
Comment se traduit l’optimisme en entreprise ?
Le pendant de l’optimisme en entreprise n’est rien d’autre que le sens. Il n’y a rien à réinventer, il suffit simplement de renforcer le collectif, le sentiment d’appartenance, d’utilité et faire comprendre aux collaborateurs que travail ne veut pas simplement dire gagner de l’argent. C’est aussi une façon de grandir au quotidien et prendre conscience que l’on a un rôle dans la Société avec un grand S. C’est pourquoi la notion de Qualité de Vie au Travail (QVT) est si essentielle de nos jours.
Les entreprises ont-elles pris conscience de l’importance de cet enjeu ?
Cela a été progressif, mais on peut dire qu’aujourd’hui c’est une question que la plupart ont identifiée. En 2016, la mode des Chief Happiness Officer a mis sur le devant de la scène la notion de QVT, mais c’était alors davantage un sujet « buzz » et les entreprises donnaient une importance différente à ce rôle : c’était parfois des RH qui s’emparaient de la question, parfois des stagiaires et parfois des dirigeants qui avaient compris que le sujet serait fondamental dans quelques années pour la marque employeur ! Les médias ne mettaient en avant que les baby-foot et les distributeurs de bonbons. Le sujet est progressivement monté dans les consciences mais c’est la crise sanitaire qui a véritablement imposé ce sujet sur le devant de la scène avec des termes qui se sont imposés : anxiété, lien social, santé mentale…
Comment faire pour que cette démarche se concrétise ?
De nombreuses entreprises ont, à juste titre, mis en avant leurs valeurs ces dernières années. Le problème est que ces dernières sont peu, voire pas du tout incarnées. Et, donc, personne ne s’y retrouve ! Or, il est essentiel de recréer du collectif autour de ces valeurs et de projets structurants. Une étape clé pour retrouver du lien social.