Frédéric Tiberghien : « FAIR : pour une finance inclusive au service d’un meilleur impact social et environnemental »
En juin dernier, Finansol, acteur majeur de la finance solidaire et l’Impact Invest Lab, plateforme associative d’expérimentation et de développement de l’investissement à impact social, ont annoncé leur rapprochement pour créer FAIR, un acteur engagé en faveur d’une finance inclusive. Un véritable tournant pour la promotion de cette finance plus responsable comme nous l’explique Frédéric Tiberghien, Président de FAIR.
Comment fonctionne la finance solidaire et quelle place occupe-t-elle aujourd’hui en France ?
La finance solidaire est née en France dans les années 1980, créée par des acteurs de la société civile pour financer des projets à forte utilité sociale et environnementale non financés par les banques traditionnelles. Trois circuits coexistent aujourd’hui qui permettent de devenir épargnant solidaire : en passant par des banques et assureurs qui proposent des produits solidaires comme des livrets, des OPC ou de l’assurance-vie ; l’épargne salariale, le plus important, dont les fonds doivent, depuis 2000, proposer une offre solidaire ; enfin, la souscription directe au capital d’entreprises solidaires qui émettent des actions et des parts sociales.
Fin 2020, l’encours de l’épargne solidaire dépassait les 20 milliards d’€ en France pour près de 2 millions d’épargnants. Avec un taux de collecte en hausse de 20 % par an depuis une dizaine d’années, la croissance est très dynamique si bien que la France est un des pionniers et un cas à part en Europe en matière de finance solidaire.
Qu’est-ce-qui a guidé votre rapprochement avec L’Impact Invest Lab ?
L’Impact Invest Lab a été créé dans la foulée du G8 de Londres en 2014 pour promouvoir un nouveau type d’investissement : la finance à impact social et en particulier les contrats à impact social. Il s’agit de fonds privés finançant des innovations en politiques publiques comme la lutte contre l’illettrisme ou le retour à l’emploi d’anciens détenus. Finansol s’est très vite intéressé à ce nouveau type de finance pour deux raisons. Tout d’abord car il est orienté vers des acteurs institutionnels (instituts de prévoyance, caisses de retraites, fondations etc.), une cible que nous souhaitions mieux adresser. Par ailleurs, comme son nom l’indique, cette finance met l’accent sur la mesure de l’impact des projets, ce qui constitue un facteur commun avec la finance solidaire.
Quelle est l’ambition de FAIR ?
Nous poursuivons trois objectifs : maintenir le dynamisme de la finance solidaire en conservant ce qui fait sa force et en la rattachant désormais clairement à la finance à impact social ; promouvoir la finance à impact social en France et s’inscrire dans sa puissante dynamique internationale ; animer en France un réseau fédérateur des acteurs de la finance à impact social et vis-à-vis de l’étranger s’affirmer comme un pôle d’expertise française dans ce domaine.
Cette fusion est tournée vers l’avenir car la France est motrice au plan international sur toutes ces nouvelles formes de finance. Nous avons un vrai rôle pédagogique à jouer pour convaincre les épargnants et le grand public.