Louis Vendel : « Les écrivains permettent de mieux comprendre les enjeux de société »
Depuis la naissance de la presse, les écrivains ont toujours prêté leur plume pour raconter le réel et éclairer les débats de société. Aujourd’hui, Revue-Zola ambitionne de marcher sur les traces de ces grands auteurs en proposant des reportages qui couvrent l’actualité « comme un roman », tel que nous l’explique Louis Vendel, Directeur de la publication.
Comment est née Revue-Zola ?
Zola est née d’un long temps de réflexion lors duquel nous avons rencontré beaucoup d’acteurs du paysage médiatique français (des jeunes initiatives aux grandes rédactions, en passant par des économistes et des auteurs du journalisme littéraire), mais au bout du compte, c’est un constat très simple qui nous a motivé : la société française est de plus en plus difficile à comprendre et les écrivains, par leur regard et leur plume, peuvent nous y aider. Pas seulement en écrivant des romans, mais en se rendant sur le terrain et en passant de la fiction au réel. Nous avons la conviction que les écrivains ont un regard sensible, subtil, aiguisé, qui les conduit à envisager le monde selon un autre niveau de profondeur. Et une capacité à mettre la vie en mots avec une précision permettant une lecture différente du journalisme traditionnel. De cet état des lieux nous est venue l’idée de leur donner du temps et des moyens pour se confronter aux grandes questions d’actualité et dénicher aux quatre coins du pays des histoires vraies qui racontent les problèmes économiques et sociaux. En s’inspirant d’Albert Londres, du New Yorker ou d’Émile Zola, à notre sauce, et sans la prétention de les égaler !
Quels types d’articles y proposez-vous ?
Nos articles ressemblent à des nouvelles, sauf que tout est vrai ; les odeurs, les ambiances, les sentiments et les dialogues, sont bien sûr soumis à la subjectivité de l’auteur, mais sont exclusivement tirés du réel, du terrain, de la vraie vie et non de l’imagination. Il n’y a pas de fiction dans nos reportages. Ce sont des longs formats, narratifs, qui embarquent dans une histoire vraie donnant à voir une facette de la société française. Chaque article s’accompagne de visuels réalisés par un des illustrateurs de la revue. Nous sommes très attachés à cette collaboration entre l’artiste et l’écrivain. L’illustration, à la différence de la photo, permet en plus à l’imagination du lecteur de travailler et de l’embarquer dans l’histoire. Ces papiers sont à lire gratuitement et en libre accès sur notre site et nous nous finançons grâce à notre studio de création indépendant, par lequel nous mettons à disposition d’autres acteurs notre savoir-faire éditorial et artistique. Nous espérons prochainement lancer une déclinaison papier en librairie !
En 2020 vous avez réalisé, aux côtés de Florence Aubenas, Les Trésors cachés du Monde, un coffret à l’occasion des 75 ans du quotidien. Comment s’est déroulée cette collaboration ?
Nous avons rencontré Florence Aubenas lors du festival international du journalisme de Couthures et nous lui avons parlé de notre projet de revue. Elle a tout de suite été emballée et nous a proposé de travailler avec elle, Luc Bronner et les équipes du quotidien pour réaliser un coffret anniversaire pour les 75 ans du Monde. Nous avons eu carte blanche pour fouiller dans les archives de ce grand quotidien durant des semaines afin de sélectionner une série d’articles qui racontent leur époque et de les illustrer. Nous les avons ensuite regroupés dans 4 livres centrés autour des préoccupations d’aujourd’hui : La Terre, l’Argent, le Peuple, l’Espoir.
Pour découvrir Les Trésors cachés du Monde : https://boutique.lemonde.fr/livres/coffret-les-tresors-caches-du-monde.html