Une société du partage avant tout
Fermeture des EPHAD, isolement des personnes âgées, virtualisation de la relation : s’il est une catégorie de la population pour laquelle les conséquences du Covid en matière de contact ont été particulièrement impactantes, ce sont bien les personnes âgées. Alors qu’à l’horizon 2050 plus de 4,8 millions de Français auront plus de 85 ans, l’épisode que nous traversons interroge : peut-on bien vieillir seul ? La relation à l’autre, qui est à la base des relations humaines, ne conditionne-t-elle pas l’existence humaine ? Une tribune de Stéphanie Bastide, Directrice Associée chez Wellcom.
Or le contact est le premier pont de communication entre les Hommes. Quelque chose de précieux, qui structure une société et qui favorise le bien-être. La plus longue étude de l’histoire, menée durant 70 ans par des chercheurs de l’Université d’Harvard l’a montré : le bonheur de chacun est directement lié aux personnes qui l’entourent. C’est cette relation à l’autre qui fonde notre environnement et qui donne du sens à notre existence et à nos actions. C’est pourquoi, la « société du vieillissement » qui nous attend dans les prochaines années, pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Alain Villemeur, Directeur scientifique de la Chaire universitaire « Transitions démographiques, transitions économiques », doit surtout être une société du vieillissement partagé, car sans partage il n y a pas de sens.
Dans cette perspective, on ne peut envisager un métier de relation, comme celui de la communication, sans cette proximité et cet échange. Co-construction ou collaboration ne sont pas des mots vides de sens. Ils sont de véritables moteurs de l’intelligence collective qui doivent être mobilisés pour donner du sens au message que l’on souhaite porter. Avec une population qui vieillit, cette dimension de partage deviendra essentielle dans les prochaines années et c’est dès aujourd’hui qu’il faut la mettre au service de la société.