Brexit : Quel impact pour les Relations Publics ?
Alors qu’un nouveau report du Brexit a été acté par l’UE le 28 octobre dernier, les entreprises britanniques s’interrogent depuis trois ans sur l’issue de ces discussions. Un questionnement, auquel les Agences de PR tentent d’apporter des réponses et d’accompagner au mieux leurs clients. Ralph Jackson, Directeur au sein de Lansons, l’une des toutes premières agences du Royaume-Uni et membre du réseau PROI dont Wellcom fait également partie pour la France, nous explique les impacts du Brexit sur les PR.
Le Brexit est-il un sujet de Relations Publics pour vos clients ?
Oui, mais cela dépend de leur secteur d’activité. Ceux qui échangent des marchandises avec l’Europe s’inquiètent du type d’accord auquel le Royaume-Uni parviendra, ainsi que ce qu’impliquerait une deuxième phase de négociations commerciales. Les clients qui offrent des services – y compris des services financiers – ont quant à eux pu être concernés, mais ils n’ont pas eu les mêmes opportunités pour exprimer publiquement leurs opinions.
Quel rôle jouez-vous dans la préparation de vos clients au Brexit ?
Nous avons mis en place un accompagnement conseil dédié au Brexit depuis quelque temps et, pour certains clients, nous avons créé des newsletters hebdomadaires sur les questions liées à ces discussions. Nous avons également des échanges spécifiques sur les implications du Brexit avec certains d’entre eux
Comment avez-vous anticipé le Brexit avec vos clients ?
Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement britannique pour comprendre où en était la position de négociation du Royaume-Uni à un moment donné. Notre équipe Affaires publiques a rédigé des notes faisant état de l’avancée des débats, qui ont ensuite été utilisées pour nos clients. Maintenant qu’une nouvelle prolongation a été votée jusqu’au 31 janvier 2020 au moins, nous continuons de surveiller l’évolution de la situation. Les élections générales au Royaume-Uni vont interrompre les discussions du Brexit et nous prévoyons que la question sera un enjeu majeur de la campagne. Si le gouvernement actuel remporte ces élections, il avancera vers un accord ; sinon, tout sera nettement moins clair. Nous sommes évidemment en veille sur les conséquences potentielles pour nos clients.
Quelles industries/organisations seraient les plus touchées par le Brexit ?
Celles qui échangent des biens avec l’UE, comme les entreprises travaillant dans la fabrication et la distribution de produits. Nous avons par exemple participé à la réalisation d’une vidéo sur les implications d’un « no deal » que le Brexit aurait eu pour le secteur des transports. Celles qui travaillent dans les services seront également touchées, car le Royaume-Uni sera toujours soumis à la réglementation de l’UE pendant un certain temps.
En tant qu’agence de Relations publics, voyez-vous le Brexit comme une opportunité ou une menace ?
Nous préférons être optimistes quant à ce changement qui aboutira vraisemblablement. Nous chercherons donc des opportunités une fois que la prochaine étape – la négociation d’accords commerciaux – sera achevée.
Comment évaluez-vous l’impact du Brexit sur notre métier ?
Le Brexit est une grande « distraction » au Royaume-Uni ! Cela détourne l’attention des publics de l’activité traditionnelle. Des clients ont été frustrés par le fait que certains sujets, qu’ils souhaitaient régler avec le Gouvernement, n’aient pas progressé en raison de ces débats. Nos médias ont, eux aussi, été obsédés par ce sujet, de sorte que les reportages sur l’activité commerciale ont également été traités différemment. Les entreprises britanniques ont donc hâte que le Brexit s’achève afin de pouvoir reprendre leurs activités habituelles, tout comme Lansons.