Le concept de Smart City est né dans les grandes mégalopoles d’Asie, où l’optimisation des coûts et l’organisation du bien-être des habitants était un enjeu de taille pour des villes dépassant aisément les 10 millions d’habitants. Dès les années 1980, des villes comme Hong Kong ou Singapour ont mis les technologies au service de l’organisation de la cité. Autre enjeux des Smart Cities : réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournir aux habitants des informations sur la ville (trafic, météo, pollution etc.) A Singapour par exemple, dans le cadre du projet Supertrees, des arbres artificiels hauts de 50 mètres ont été implantés dans la ville et permettent d’éclairer les rues ou de récolter l’eau de pluie.
En France, certaines villes font déjà office de laboratoires à ciel ouvert. A Rennes par exemple, Clear Chanel s’est allié au media social Brut pour diffuser des vidéos qui « privilégient les initiatives des acteurs du terrain rennais dans le domaine de la solidarité ou de la transition écologique » expliquait Nathalie Appéré, la maire de la ville bretonne. Il n’en faut pas plus pour que Clear Channel et ses concurrents, comme le français JCDECAUX, y voit là une occasion d’imposer l’affichage publicitaire comme un acteur majeur de la Smart City. Le principe ? Des écrans dynamiques qui se connectent aux smartphones des passants pour leur proposer de la publicité ciblée, en fonction de leur profil. L’occasion rêvée de passer d’un affichage passif, à un message personnalisé. Une véritable opportunité pour marques et annonceurs, mais au cœur duquel se situe toujours un enjeu de taille : l’accès aux données des usagers.
Et si certains s’inquiètent déjà d’une possible dérive de technologies capables de capter en temps réel des données, sans que le citoyen puisse faire quoique ce soit, la réalité prouve qu’il est possible de faire de l’affichage tout en respectant la vie privée des passants. Helsinki est souvent citée en exemple : la capitale finlandaise a développé un projet de Smart City dans le quartier de Kalasatama qui s’appuie sur un partenariat public-privé-population. A travers des ateliers collectifs, et une plateforme en ligne, les citoyens participent eux-mêmes à l’élaboration du quartier : logement, affichage, services publics etc. Si les annonceurs veulent embarquer sur le train des Smart Cities – et il y’a un vrai coup à jouer -, ils doivent intégrer dans leur stratégie tous les acteurs (collectivités, habitants, associations,) qui la peuplent.