Nous sommes désormais les seuls en Europe à fournir une offre aussi large et complète
Depuis 2005 COYOTE c’est plus de 5 millions d’utilisateurs qui s’échangent quotidiennement des informations sur les limitations de vitesse et les événements de la route (dangers, accidents, déviations, chantiers etc.), 12 millions d’informations traitées chaque mois et un chiffre d’affaires de près de 120 millions d’euros. Mais COYOTE est avant tout un pionnier de la French Tech dont les technologies, brevetées en France, se déclinent sous forme de boîtiers, d’applications et de solutions directement embarquées dans les voitures. Avec l’intégration du groupe TRAQUEUR, COYOTE entend désormais conquérir le marché B-to-B et se développer sur le continent américain. Fabien Pierlot, co-fondateur, revient avec nous sur l’histoire de cette pépite française et nous dévoile sa stratégie pour les prochaines années.
Comment est né COYOTE ?
J’ai toujours été un passionné de voiture. A la fin de mes études en 2002 j’ai lancé « Flash Info », un serveur vocal permettant aux automobilistes d’être informés de la présence de radars. Très vite le succès a été au rendez-vous ! L’idée m’est rapidement venue d’imaginer des technologies plus modernes comme le GPS et le GSM afin de créer un produit communiquant. Ma rencontre avec Jean-Marc Van Laethem a marqué un véritable tournant ! Nous avons développé un système que nous avons lancé en 2006 : un boîtier inédit, fabriqué en France, ainsi qu’un abonnement en partenariat avec SFR. On peut dire qu’on a créé le premier Smartphone avant l’heure ! Nous avons tout construit de A à Z, Jean-Marc s’occupant de la partie technique, et moi du reste. Les radars se multipliant sur les routes de France à l’époque, nous avons su surfer sur l’actualité et répondre à une vraie demande. Au départ nos acheteurs étaient principalement des aficionados, mais au bout d’un an et demi nous dénombrions 30.000 à 50.000 utilisateurs. Nos produits ont commencé à être référencés et distribués auprès des grandes enseignes et des fabricants automobiles. Nous utilisions deux technologies qui permettaient d’informer un public assez large de la présence de radars, des limitations de vitesse, et de l’état du trafic. Tout ça depuis un garage parisien !
En 2009 vous prenez le virage du numérique et lancez votre application. Racontez-nous.
Oui, c’est mon associé, Jean-Marc Van Laethem, qui a tout de suite flairé le potentiel de cette nouvelle technologie. Pendant 4 ans nous avons vendu du hardware mais dès 2009, soit à peine un an après la sortie du premier IPhone, l’application COYOTE était disponible sur l’App Store. En un an ce sont plus d’un million d’utilisateurs qui l’ont téléchargée ! Aujourd’hui nous sommes une communauté multi-support : nos interfaces fonctionnent aussi bien sur boîtier que sur Smartphone. Nous avons plus d’une centaine de développeurs qui travaillent tous les jours à l’amélioration de nos contenus pour toujours proposer le meilleur à nos clients. En 8 ans nous sommes passés de 2 à 360 employés.
En plus de la signalisation des radars, COYOTE entend également améliorer la sécurité routière ?
Oui nous sommes partis du constat qu’il n y a rien de mieux que l’œil de l’automobiliste pour avertir des dangers de la route. L’idée était donc de ne pas simplement créer un dispositif qui renseigne sur la présence des radars, mais une véritable communauté informant sur les événements de la route, les dangers, les travaux en cours, les limitations de vitesse etc. Sachant qu’un automobiliste informé en vaut 10, nous avons développé un véritable outil d’aide à la conduite !
Pourquoi avoir fait le choix du made in France ?
COYOTE est une innovation 100% française et nous sommes fiers, plus de dix ans après son lancement, de conserver l’intégralité de notre production dans l’Hexagone. Deux raisons nous ont motivé à faire ce choix : au départ, pour des raisons logistiques, il était plus simple d’avoir une usine de production en France, à portée de main. Ensuite nous avons rapidement choisi de valoriser le savoir-faire français en matière d’IT. Aujourd’hui COYOTE génère plus de 300 emplois aux quatre coins de la France : Suresnes, Bordeaux, Montauban, Amiens, Evreux…
COYOTE dispose également de boutiques dans plusieurs pays d’Europe. Il est important de disposer de vos propres espaces de vente ?
Dès le départ je voulais pouvoir contrôler notre réseau de distribution. Le premier COYOTE Store a ouvert en 2009 et il y en a désormais une vingtaine de répartis en Europe ainsi que 25 magasins éphémères et boutiques dans de grands centres commerciaux. Je pense qu’il n y a pas mieux qu’un vendeur COYOTE pour expliquer un produit COYOTE. Aujourd’hui 65% de nos ventes se fait en direct. A travers nos filiales et nos boutiques nous sommes présents en Italie, au Benelux et en Espagne.
Pourquoi avoir lancé en 2017 le COYOTE LAB, votre propre laboratoire de recherche et développement ?
La plateforme que nous avons conçue il y a 12 ans comprend aujourd’hui près de 5 millions de membres et est donc devenue un peu obsolète, moins souple à utiliser. Pour imaginer la future plateforme COYOTE, nous avons choisi de traverser l’Atlantique et de créer notre propre laboratoire de recherche et développement. Nos développeurs réfléchissent à une nouvelle plateforme qui permettra de délivrer des messages encore plus ciblés en fonction des spécificités de chaque pays. Par exemple, un soir de match du Paris-Saint-Germain, les automobilistes à proximité du Parc des Princes seront informés des éventuelles perturbations, et un itinéraire de substitution leur sera proposé. Nous avons choisi le Québec car l’université de Laval est réputée mondialement pour son expertise en Big Data. Ensuite car cela nous permet de poser un pied sur le continent américain en vue de conquérir un nouveau marché. Notre objectif pour 2018 : créer une vraie force de vente et concurrencer Google sur son propre terrain. Nous sommes un peu le petit village Gaulois qui se dresse contre le géant des GAFA !
En février 2018, vous avez annoncé l’achat du groupe TRAQUEUR. Que visez-vous avec cette intégration ?
Traqueur était déjà un de nos principaux partenaires commerciaux depuis une dizaine d’années. Le groupe se positionnait sur la géolocalisation et le vol de voiture, tandis que notre cœur de métier était « l’alerting », un secteur très B to C. Depuis deux ans nous avons eu de plus en plus de demandes d’entreprises cherchant un système de géolocalisation pour leurs parcs de véhicules. En intégrant TRAQUEUR, COYOTE se lance sur le marché B to B avec une offre beaucoup plus large et complète. Nous sommes désormais les seuls en Europe à offrir à la fois l’alerting géolocalisé, l’aide à la conduite, le tracking de véhicules volés et bientôt un service d’assurance. Notre objectif et d’attaquer le marché européen avec une offre disruptive et unique.
Le 13 février dernier COYOTE a réuni plus d’une vingtaine de journalistes à l’Eléphant Paname pour annoncer l’acquisition de TRAQUEUR. L’occasion pour Fabien Pierlot d’échanger avec les médias et faire un point sur les activités de l’entreprise.