De Canal+, en passant par Paris Première, à M6 aujourd’hui, vous officiez à la télévision depuis bientôt 20 ans. Pourquoi ce média en particulier ?
J’ai toujours voulu être journaliste, peu importe le média. J’ai d’abord travaillé pour la presse écrite, puis je suis passé par la radio, la télévision, le digital. Un jour la télévision m’a ouvert ses portes et j’y suis resté car c’est un média qui permet d’être au contact des autres. A travers les magazines, les reportages, les documentaires, ce qui m’intéresse c’est de raconter le monde en mouvement. J’aime créer un lien avec les gens qui nous regardent, leur donner un maximum d’éléments pour qu’ils se fassent un avis, mettre cartes sur table dans un monde ou l’information est parfois tordue, renversée.
Vous êtes à la tête du JT de M6 depuis 8 ans, et les audiences ne cessent de battre des records. Comment expliquez-vous un tel succès ?
Je pense que ce succès réside dans la manière dont nous fabriquons l’information. Nous essayons constamment de l’amener de façon rythmée, pédagogique, variée, surtout en ce qui concerne les sujets plus magazines. De plus, à force d’être présent chaque soir dans le foyer de millions de français on finit par être un marqueur de leur temps, de leur journée. On rentre dans leur intimité, il y ‘a tout de suite un lien qui se crée avec eux. Moi ce n’est pas la caméra qui m’intéresse, mais les gens qui sont derrière le poste de leur télévision.
Vous avez publié en octobre 2017 votre 5ème roman Les hautes lumières. En tant que journaliste/romancier, comment l’actualité nourrit-elle votre écriture ?
On est confronté tous les jours à l’actualité, elle est nécessairement là, sous notre nez. Même si l’on ne peut pas tout prendre, à travers la fiction on essaye d’échapper au réel en en créant un autre. L’objectif du roman est de poser des questions sur le monde d’aujourd’hui. Je n’écris pas de romans historiques car je veux que le lecteur s’interroge sur ce qui l’entoure. Il faut toutefois tracer une ligne claire entre fiction et réalité : lorsque je suis journaliste je ne cherche pas à romancer l’actualité ou à la maquiller. Il s’agit de deux mondes étanches mais qui peuvent amener au même point : s’interroger sur le monde qui nous entoure.
Vous avez animé le 20 janvier dernier une « Nuit de la Lecture. Racontez-nous.
La « Nuit de la Lecture » a été pour moi l’occasion de mettre la littérature et le goût de la lecture au centre d’une émission, l’espace d’un instant. Cette émission était retransmise en direct sur Facebook. J’ai convié 25 écrivains autour de moi pour qu’ils racontent leur rapport à la lecture, et qu’ils en profitent pour lire des extraits de leurs ouvrages ou d’œuvres qui ont marqué leur vie. Cela a été un vrai challenge que l’on a réussi haut la main, et un véritable moment d’exception. Les nouvelles technologies permettent de prendre le temps, d’avoir une certaine souplesse et de toujours imaginer de nouveaux formats. Une expérience à renouveler !
Vous apportez votre soutien à Handicap International. Est-il important que des vedettes comme vous s’engagent auprès d’associations sociales et/ou humanitaires ?
Nous sommes dans un milieu privilégié et je pense qu’il est important de donner de notre temps à ceux qui le sont moins. Je me suis senti proche du combat d’Handicap International en tant que valide mais surtout en tant que père. C’est une chance de donner un coup de projecteur sur ces organisations.
Un mot sur vos futurs projets ?
La fiction en général est un registre qui me passionne. Le théâtre, comme d’autres formes d’expression, sont des genres qui m’attirent mais je préfère me laisser le temps de savoir dans quels territoires je vais m’aventurer. Nous verrons bien !