Arrêtons de fantasmer sur les mecs
Qui se cache derrière le tout nouveau Machin Chose annoncé en rubrique kiosque le mois dernier ? Pour en savoir plus nous avons rencontré Hugo, le Rédacteur en Chef de ce nouveau magazine gratuit, ciblé pour les hommes, enfin c’est ce que l’on pensait.
ARRETONS DE FANTASMER SUR LES MECS
« Il est temps de parler aux garçons comme à des grandes personnes ! »
« La presse masculine a besoin d’être titillée car elle joue terriblement dans le camp du lifestyle publiquement correct. On leur parle de leur barbe, de sexe, un peu de drogue et en fait de choses qui les rassurent ».
Ce matin-là, rue Saint-Anne, assises autour d’une table posée dans une pièce comment dire… en cours de rénovation, Hugo Lindenberg semble se réjouir de notre curiosité.
Passé par les rédactions des INROCKS, de Ça m’intéresse et de Néon qu’il a lancé, le rédacteur en chef de Stylist et Machin Chose a été biberonné à une presse d’enquêtes et de parti pris. Agé de 39 ans, le jeune homme ne se décrit pas comme un militant mais comme un journaliste, un de ceux qu’on apprécie de rencontrer. Il aime les magazines, le papier et il respecte trop son métier pour brader ses idées. « Oui, le magazine est un objet en soi avec un début et une fin. Et pour dire des choses, il faut des mots » poursuit le garçon.
D’accord, mais est-ce que cela justifie de consacrer un numéro entier à un objet jetable qui ne fait pas fantasmer le monde à part les Japonais ? Dans Machin Chose, nous apprenons page 30 qu’au Japon, les hommes s’envoient en l’air en se faisant récurer les oreilles.
Hugo, sois un peu sérieux : c’est le premier numéro de ton Hors-Série ? Ton Machin Chose a beau être un pur produit de la famille du Stylist qu’on aime tant, il faut avoir la vista pour garantir que tu vas intéresser les garçons (et les filles) en dissertant pendant 67 pages sur le coton-tige, 67 pages imprimées sur papier recyclé.
Car oui, c’est bien de lui dont il s’agit. Tout ce que vous avez voulu savoir sur le coton-tige sans jamais avoir oser le demander, figure dans ce numéro hors-série. Tiré à 250 000 exemplaires et distribué gratuitement en septembre avec Stylist dans les 10 premières métropoles de France.
Mais au fait pourquoi « Machin Chose »?
« Machin Chose ? C’est comme ça qu’on appelle les choses et les gens qu’on ne connaît pas » répond simplement Hugo avant de poursuivre « Le matériau du coton-tige m’intéressait » et, comme le faisait remarquer Joachim Rondin, directeur artistique du magazine : « L’objet a quelque chose de l’œuf, un objet parfait, pareil aux deux extrémités. On n’en fait rien, on ne le transforme pas dans son utilisation, il est dans une sorte de perfection. On pourrait prendre n’importe quel objet et faire un numéro dessus. Il faut s’arrêter un moment sur quelque chose, prendre le temps de regarder. Et de raconter ». Autant vous dire qu’on a adoré la démarche journalistique. Les annonceurs aussi. Ils ont souscrit 23 pages de pub et apprécié l’audace du groupe de presse qui est derrière cet opus inattendu. En avril 2018, Stylist aura déjà 5 ans. Longue vie à Machin Chose.