Quand la presse s’immerge dans la réalité virtuelle
Alors que les premiers casques immersifs sont mis sur le marché, livrés par leur créateur pour certains, précommandés à la vitesse de l’éclair pour d’autres ou encore très attendus pour les retardataires. Tous les secteurs semblent touchés mais plus particulièrement un, depuis plusieurs mois, multiplie les initiatives. Planche de salut ou nouveau miroir aux alouettes, la réalité virtuelle s’impose dans le secteur de la presse.
Dès 2012, Nonny de la Peña, @ImmersiveJourno, journaliste et présentée comme la marraine de la réalité virtuelle, s’intéresse à cette nouvelle forme de journalisme. Elle réalise ainsi le premier projet de journalisme immersif en mettant en lumière la terrible réalité d’une banque alimentaire à Los Angeles.
Tout en créant son entreprise, Emblematic Group spécialisée dans la création d’expériences de réalité virtuelle, Nonny de la Peña a mené un autre projet. Initialement commandité par le World Economic Forum afin de sensibiliser les leaders d’opinion à l’effrayant quotidien des enfants fuyant la guerre syrienne. Project Syria, en enlevant le filtre du journalisme, permet de vivre de « l’intérieur » et rend ainsi tangible cette situation tragique mais presque irréelle pour le public concerné.
Plus récemment, Nonny de la Peña s’est exprimée dans une TED Talks racontant son parcours et présentant la réalité virtuelle, non pas nécessairement comme l’avenir de la presse, mais à tout le moins comme une véritable nouvelle approche et technique journalistique capable de faire comprendre, appréhender et toucher du doigt un contexte particulier.
Pour sortir la réalité virtuelle de sa confidentialité, le New York Times avait envoyé à ses abonnés, en novembre, un Cardboard afin de profiter de son application nytvr. Depuis, le journal propose plusieurs expériences de journalisme immersif. En janvier, c’est une plongée dans la campagne des primaires américaines que proposait le titre de presse.
Plus récemment, Samsung a proposé une conférence de presse immersive. Cette initiative a été immortalisée à travers une photo qui a suscité beaucoup de réactions négatives. Cette dernière montre Marc Zuckerberg se dirigeant vers la scène en côtoyant un auditoire entièrement casqué, immobile et ailleurs. Le fondateur de Facebook a, dans une interview, expliqué que les nouvelles technologies sont toujours décriées avant leur adoption massive et renouvelé l’espoir qu’il avait en la réalité virtuelle.
Si la réalité virtuelle change le rapport à l’actualité, qu’en est-il pour les marques ? Elles aussi sautent sur l’occasion de créer une expérience immersive afin de renforcer les liens. Ainsi, Digital Immersion, qui se définit comme faisant « évoluer le média vidéo en apportant une liberté de déplacement et des possibilités d’interaction inédites … », a déjà travaillé avec plusieurs marques.
Cliquez sur chaque image pour découvrir le cas |
Si la réalité virtuelle est encore réservée à quelques happy few, il apparait clairement qu’elle impose une nouvelle manière d’interagir avec ses publics qu’il s’agisse d’un lecteur ou d’un consommateur. La question est de savoir si la réalité virtuelle sera comme l’iPad ou alors une véritable révolution. Pour y répondre, il faut imaginer des usages et cette année 2016 risque d’être chargée en initiatives excitantes. A suivre et à vivre !