Vincent Perrault : « Malgré une actualité parfois violente, nous gardons mesure et entrain »
Journaliste depuis 1983, et des débuts en radio (Radio Ouest FM, CVS, France Inter et RTL), Vincent Perrault passe par l’Agence France Presse en 1987 avant de rejoindre le groupe TF1 lors de la création de LCI en 1994. Il occupe depuis le poste de journaliste économique et présente la chronique de l’éco sur LCI… En 2011, Vincent Perrault crée aussi VP Communication, spécialisé dans la prise de parole en public. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier « Ce que je veux pour mon pays » avec Omar Alaoui, un jeune Marocain secrétaire national du PAM.
La Chaîne Info (LCI), première chaîne d’information continue à avoir été lancée en France (1994), vient de passer en janvier 2016 sur la TNT gratuite. Comment se positionne(ra)-t-elle face à des concurrents comme iTélé ou BFM ?
La très belle aventure initiée en 1994 se poursuit effectivement pour LCI et c’est une grande satisfaction de voir perdurer une chaîne d’info comme celle-ci, pionnière dans l’information continue, qui a toujours eu cette exigence de précision, et le souci permanent de délivrer aux téléspectateurs une information de très grande qualité. Certes la décision du passage au gratuit a pris un peu de temps, mais qu’importe l’essentiel est là, le plus grand nombre de téléspectateurs va pouvoir se nourrir quotidiennement d’une information de qualité, réalisée par d’excellents professionnels, tous secteurs confondus, infos générales, sport, culture, économie et politique. L’objectif étant, dans ce monde devenu compliqué, d’apporter des clefs de réflexion, des espaces de débat et de recentrer l’information dite « concernante » autour des sujets que les Français vivent au quotidien. Chacun a besoin d’espaces de compréhension sur tous les sujets et LCI relève ce challenge chaque jour.
Vous avez assisté aux prémices de cette chaîne. Après plus de 20 ans, quelles sont les évolutions notables que vous constatez (traitement de l’info, organisation…)?
LCI est devenue très rapidement une chaîne de référence, capable de servir une information fiable, précise et accessible à tous. Nous devons nous mettre à la portée de nos téléspectateurs sans simplifier à outrance, encore moins déformer l’information initiale. Nous, journalistes, sommes là pour rapporter ce que nous voyons, ce que nous entendons, le plus fidèlement possible. C’est une première mission de confiance. Puis dans un deuxième temps, les journalistes de LCI sont là pour décrypter, analyser, mettre en perspective l’information délivrée.
Nous avons une structure très solide, avec des missions très clairement établies sous la houlette d’une rédaction en chef et d’une direction de l’info très appliquée et très réactive. LCI a su prouver à maintes reprises son grand professionnalisme lorsque l’actualité s’est imposée, que ce soit pour les attentats récents, avec une couverture exceptionnelle et très professionnelle ou pour tous les grands événements qui font l’actualité. J’aimerais ajouter un élément qui participe à cet excellent traitement de l’info par la rédaction de LCI, c’est son côté mesuré, réfléchi et surtout très positif. Vous savez le positif attire le positif et malgré une actualité très dure, parfois violente, il nous faut garder mesure et entrain. D’un point de vue personnel j’estime que j’ai une responsabilité importante vis-à-vis de nos téléspectateurs, rendre digeste et accessible une information qui parfois ne l’est pas, parfois compliquée à comprendre, c’est notre rôle.
Comment évolue le métier de journaliste selon vous (notamment dans le domaine éco), avec la révolution numérique que nous connaissons?
C’est ce que je vous disais à l’instant. L’information est parfois barbare, difficile à comprendre. A nous de la rendre compréhensible avec les outils que nous avons à disposition, nos réflexions, nos stylos et nos papiers. Expliquer les conséquences d’une hausse ou d’une baisse de l’euro ou du pétrole sur le quotidien est notre souci premier ! Quelles répercussions dans notre quotidien, notre porte-monnaie ou à la pompe ! Voilà l’une de nos missions.
Le métier a évolué. En raison de la rapidité de l’information, nous vivons avec une actualité périssable ce qui fait que parfois on traite un sujet on y revient que longtemps après car entre temps s’est invitée une autre actualité…
En éco, c’est un peu différent car l’économie fonctionne avec des leviers, même si les fondamentaux d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’avant la crise de 2008 qui a bouleversé le monde !
Depuis, l’économie mondiale a emprunté un autre schéma avec d’autres références macro-économiques qu’il nous faut intégrer pour expliquer le pourquoi du comment aux téléspectateurs de LCI.
Je vais vous faire une confidence : nous, journalistes, faisons le plus beau métier du monde… Derrière les personnels de santé dont la mission est de réparer les injustices de la vie.
Des actualités/projets à partager avec nous ?
Je voudrais délivrer un message d’espoir, humaniste, que chacun prenne conscience de ce qu’il est et de la capacité que nous avons tous à regarder, observer ce monde bousculé en ce moment. Nous avons tous les outils pour décider ce que nous voulons faire de nos vies. Chacun doit s’interroger sur lui-même et comprendre que chaque matin, nous avons le pouvoir de passer la meilleure journée possible !
Je suis en train de terminer l’écriture d’un livre dont le titre provisoire est « Toujours là » un ouvrage dans lequel je raconte comment je me suis sauvé d’un cancer au cerveau en juin 2013, un message d’amour très positif à l’attention de tous ceux qui doutent d’une manière générale et en particulier pour ceux qui côtoient la mort. Avec du courage, de l’espérance, et un peu de méditation (beaucoup même), tout est possible, la vie est belle ! Il faut savoir profiter de l’instant, dans le partage, la générosité, voyez-vous, dans le travail c’est pareil, soyons généreux c’est ce qui nous rendra heureux !