Ce mois de juin, plusieurs de mes interlocuteurs, dès le milieu ou même le début de semaine à ma grande surprise, m’ont souhaité en fin de conversation (et avant de se corriger) un « bon week-end !». Acte manqué certainement. Mais peut-être aussi signe des temps. Je n’ai guère connu auparavant, même après une dure année de labeur, le « bon week-end » souhaité dès le lundi. Bien-entendu le contexte économique ne rend pas les activités franchement simples et les raisons d’y dépenser plus d’énergie qu’à l’accoutumée sont devenues chose commune. On peut également souligner une tension particulière notamment dans les grandes entreprises. Cela pourrait être en soi une explication et suffirait à désirer plus vite que prévu une pause certainement méritée.
On peut voir cependant dans cette confusion des jours, le signe d’un esprit en permanence trop occupé. Le souhait de se tenir informé de l’actualité du monde et de ses proches, de donner sur Twitter, Facebook ou Instagram, sinon sa propre actualité, la meilleure image de soi. Le temps passé sur les réseaux donne à gérer – in fine -une sorte de nouveau monde mi virtuel – mi réel. Un monde se situant à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Un monde ni tout à fait tangible ni tout à fait rêvé.
Intérêts non négligeables de ce nouveau monde : nous laisser croire que nos désirs deviennent presque réalité puisque visibles et partagés mais aussi nous permettre d’interagir avec les autres à notre rythme sans risquer de devenir incorrect ou impoli. Inconvénients majeurs : ce monde-là nous laisse finalement assez peu d’espace de transition de l’imaginaire au réel et inversement, et de temps pour trouver une saine respiration.
Le temps nous paraît de moins en moins maîtrisé et brouille nos repères jusqu’à espérer un week-end dès le début de semaine. Le bouton pause (deux barres verticales) figurant sur les appareils électroniques et en bouton virtuel sur les applications de lecture musicale, a ainsi bien des chances de devenir non seulement un souhait pré-estival mais aussi une icône des temps modernes.
Le temps est bien entendu une dimension importante pour les journalistes d’actualité économique comme Sophie Pedder, chef du bureau de The Economist en France qui a confié la visibilité médiatique du journal à Wellcom et essentielle pour un journaliste radio comme Olivier de Lagarde qui présente sur France Info les émissions « Un monde d’Idées » et « Ca nous marque ».
Tous deux sont à l’honneur de Wellnews et vous permettront de mieux comprendre leurs enjeux avant la « pause » estivale que je vous souhaite excellente et reconstituante. Bonne lecture !