Pour la deuxième année consécutive se tenait le Consumer Electronic Show (CES) Unveiled Paris, une petite répétition du CES Las Vegas.
C’est ainsi que le programme du CES 2015 a été dévoilé. Lors de cet avant-goût parisien ont été présentées les nouveautés de la prochaine édition, les startups qui représenteront la France et encore les 4 tendances à surveiller en 2015.
Concernant les nouveautés exposées, le principal fait à retenir est sans conteste la création d’un nouvel espace dédié à la fois aux annonceurs et aux agences. Conscient que ces acteurs participent à l’innovation, le show de Las Vegas leur fait une place de choix. Une opportunité que L’Oréal s’est empressé de saisir afin de concrétiser le virage numérique que l’entreprise a adopté récemment. Comme l’explique Jean-Paul Agon, PDG du numéro un mondial des cosmétiques, dans une interview accordée à l’Usine Digitale, pour qui : « la révolution digitale est l’équivalent de Gutenberg et de l’imprimerie. Dans quelques siècles, on dira qu’il y a eu un avant et un après. Et cela sera vrai aussi dans le domaine de la beauté, qui n’est pas uniquement rationnel, mais aussi plein d’imaginaire, d’émotions et de contenus. Le numérique change la relation avec les distributeurs, les collaborateurs, mais aussi avec les consommateurs. » Symbole de cette compréhension de l’impact du digital dans l’univers de la cosmétique la marque a recruté en mars dernier, Lubomira Rochet, pour prendre la tête d’un poste nouvellement créé celui de chief digital officer, au sein du comité exécutif.
Au-delà de s’ouvrir aux annonceurs et aux agence, le CES 2015 ira même plus loin car pour la première fois il ne se limitera plus uniquement aux technologies du futur mais s’ouvre à l’innovation au sens large.
En janvier prochain, la French Tech sera extrêmement bien représentée. En effet, avec une centaine de startups, La France sera le 2ème pays le plus représenté après les Etats-Unis. Une situation que Karen Chupka, vice-présidente du salon américain, semble apprécier déclarant : « la communauté de la French Tech est une force motrice clé de la high tech mondiale. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de tester ses derniers produits et de découvrir les nouvelles tendances technologiques qui contribuent à l’innovation mondiale. »
Ce succès inédit de la France au CES, est l’occasion de présenter quelques-unes de ces startups.
Voici une sélection de 3 startups inscrites aux CES 2015.
La sélection commence par Prizm, une startup qui bouscule la manière d’écouter de la musique. En effet, la startup a développé un algorithme capable d’analyser l’ensemble des goûts musicaux de son utilisateur mais également des personnes présentes dans une même salle afin d’imaginer une playlist qui séduira l’ensemble des convives. Cette écoute réinventée avec toujours plus de personnalisation, en fonction des goûts et des habitudes, devient surtout contextualisée. En effet, l’enceinte ne fait pas que proposer des chansons en adéquation avec les préférences, elle sait que l’utilisateur n’écoute pas le même genre musical quand il est en groupe ou en solitaire, le matin ou en sortant du travail, Prizm fait alors des recommandations contextualisées.
Prizm, qui a lancé une campagne de crowdfunding sur Kickstarter au début du mois d’octobre et qui a déjà réuni plus d’argent que souhaité, espère être commercialisé au début du 2ème semestre 2015.
Le second objet possède un point commun avec le précédent, à savoir une campagne de crowdfunfing réussie. En effet, Keecker, à la fois nom du produit et de la startup, en doublant la somme récoltée, a largement atteint son objectif financier. Keecker est une sorte de R2D2 dédié à l’entertainment pour la maison.
Ce robot domotique est donc capable de faire office de vidéoprojecteur, de système de visioconférence avec une caméra à 360° pour voir tout le monde dans une salle, d’enceinte à 360°, de surveiller la maison mais aussi grâce à des capteurs de relever de nombreuses données comme l’humidité, température… Pour Pierre Lebeau, créateur de Keecker, son produit « est un ordinateur collectif. Plus qu’un robot ou un objet connecté, Keecker est « simplement » l’évolution logique de l’ordinateur après les grosses machines de la deuxième moitié du XXème siècle, les desktops, les laptops et les tablettes. C’est une évolution très personnelle de l’objet, telle que je l’imagine. » dans une interview accordée au journal Le Monde.
Le dernier objet présenté ici est un bracelet prénommé FeelTact qui permet de communiquer discrètement.
Ce bracelet est réalisé par la startup de Novitact qui a pour mission de « faire du toucher une alternative à l’ouïe et la vue, en particulier pour tous ceux pour qui communiquer est une nécessité. » Une salle de concert, un stade de foot comble ou encore un salon bruyant… Communiquer par voie orale devient alors très compliqué voire impossible. Ainsi, avec un scénario prédéfini le message n’est plus oral mais sous forme de vibration autour du poignet. Pour le moment ce bracelet est uniquement destiné à un public professionnel mais il apparaît évident que ce dernier viendra rapidement séduire un public plus large.
Enfin, pour conclure cet article, voici les 4 tendances identifiées par Shawn DuBravac, économiste en chef, analyste financier agréé (CFA), et directeur principal de la recherche pour le CEA, l’association qui organise le CES.
1. Digitization of our physical space : Le digital est aujourd’hui partout grâce aux capteurs. Tout devient mesurable et donc analysable, on peut enregistrer un nombre toujours grandissant de données dans un monde devenu presque totalement numérique.
2. If A then B- contextual computing : Ici, il s’agit d’objet qui vont toujours plus contextualiser leurs décisions.
3. Internet of Me : Une tendance qui correspond à la personnalisation de l’expérience Internet avec l’explosion des wearables.
4. Fragmented Innovation / Diversity of Innovation : Le fait que l’innovation n’est plus contrainte aux acteurs du marché de masse mais peut être l’œuvre de nouveaux acteurs et perdurer en exploitant des marchés de niches.
Entre tendances et objets de demain, l’édition 2015 du CES s’annonce particulièrement riche avec une petite touche à la française qui n’est pas désagréable en ces temps de déprime avérée.