Le hashtag, une nouvelle monnaie
A l’heure où les réseaux sociaux sont devenus le quotidien de tout internaute, ces derniers impactent le comportement d’achat de ces consommateurs digitaux.
Facebook et Twitter, les 2 réseaux sociaux ayant le plus de membres sont consultés quasiment tous les jours par des milliards d’individus. Consciemment ou inconsciemment l’individu est influencé par ce qu’il voit, ce qu’il lit, ce qu’il entend. Une influence qui ne cesse de se renforcer. Selon les études de Crimson Hexagon et Deloitte, 1 internaute sur 2 consulterait les réseaux sociaux pour se rassurer, s’informer, prendre la décision d’acheter. Les internautes ont trouvé en Twitter un nouveau moyen de préparer leurs achats. Demande de conseils sur un produit, veille des promotions ou encore découverte des nouveaux produits sont les nouvelles activités des twittos. Pour les fêtes, les utilisateurs actifs sont 55% à discuter des idées de cadeaux sur Twitter, un chiffre impressionnant que ne trahit pas le caractère “conseil” et “critique” de ce réseau. Twitter influence grandement les choix de ses utilisateurs. Les deux tiers découvrent de nouveaux produits par le réseau social et 64% ont déjà acheté un produit grâce à Twitter. 43 % des utilisateurs envisagent de faire confiance aux marques qu’ils suivent sur Twitter.
Il est intéressant de s’attarder sur la compréhension et l’évolution que ces réseaux impliquent sur le comportement du consommateur.
Soon Soon Soon, laboratoire qui étudie l’évolution des modes de vie pour imaginer ce à quoi ressemblera le quotidien dans un futur proche et lointain, a identifié 5 profils émergent du futur shoppper :
– Le Vigishopper : en quête de stabilité, de transparence et de sincérité. C’est un individu rationnel et vigilant. Il souhaite la conversation avec la marque dans une relation d’égal à égal.
– Le Slowshopper : En quête de sens, le Slowshopper croit au commerce de proximité et recherche les petits producteurs. Il est sensible à la consommation collaborative, aux produits ayant une histoire et en quête de lien social.
– L’Altershopper : Cherchant à moins ou mieux consommer, l’Altershopper ne prend pas de plaisir à acheter mais en comprend la nécessité. Adepte des fablabs et du DIY, l’Altershopper revendique son indépendance et développe ses propres solutions pour acheter en cohérence avec ses convictions.
– Le Socialshopper : Ultra-connecté, le Socialshopper est un consommateur-expert qui met en scène ses achats et attend une reconnaissance de cette expertise. Early-adopter, il participe au crowdfunding et aux forums pour donner des recommandations.
– L’Emoshoppe : A la recherche de sensations, l’Emoshopper est un consommateur friand d’expériences, de sensations, qu’il aime ensuite partager. La consommation est une activité qui doit générer de l’émotion, du plaisir et pourquoi pas du lien avec l’enseigne ou la marque.
Outre une description des caractéristiques de chaque Shopper, Soon Soon Soon a présenté des innovations s’adressant plus particulièrement à chacune de ces cibles. Pour en savoir plus, voici l’intégralité de la présentation de Soon Soon Soon :
Certaines entreprises ont pris en compte ces nouveaux comportements et ont fait évoluer leurs stratégies en fonction de cette place que prennent les réseaux sociaux dans l’acte d’achat. En effet, pour ces marques, Twitter dépasse la dimension d’influence pour devenir un véritable relai d’achat.
Même si Twitter n’est pas tout à fait novice dans le domaine du e-commerce. Il y a déjà un an, Twitter a noué un partenariat avec American Express pour permettre aux internautes d’acheter des produits en publiant un simple «hashtag », ou « # » en langage twittos. Les membres du site n’avaient qu’à synchroniser leur carte bancaire avec leur compte Twitter pour effectuer leurs achats.
Un exemple similaire est a noté avec le géant de la vente sur Internet. Amazon, avec « #AmazonCart » permet à quiconque utilisant ce hashtag d’acheter un article proposé via Twitter. Lorsqu’Amazon publie des tweets avec le lien vers un produit, et qu’un client présent sur twitter souhaite l’acquérir, il n’a qu’à répondre à ce tweet à l’aide du hashtag « #AmazonCart ». Cette action ajoutera automatiquement l’article au panier du consommateur qui pourra confirmer son achat plus tard. Pour que cela fonctionne il faudra que les comptes Amazon et Twitter de l’utilisateur soient liés.
Twitter s’est également associée à Starbucksen octobre dernier pour proposer l’opération «tweet a coffee» («tweetez un café»). Elle permet aux utilisateurs américains de Twitter disposant d’un compte chez Starbucks de payer et «tweeter» des cafés à leurs amis. En envoyant «@tweetacoffee» suivi du compte Twitter de la personne concernée, celle-ci reçoit une carte cadeau de cinq dollars.
Starbucks + Twitter / « Tweet A Coffee » d’Adam Patch sur Vimeo.
Old Navy propose également une expérience digitale. Ainsi la marque permet à ses clients de faire des achats depuis une vending machine via Twitter.
Pour le début de l’été, la marque de vêtements Old Navy vient de lancer une opération éphémère en implantant des distributeurs automatiques itinérants, 36 au total, dans les rues de Los Angeles et de New York. Ces distributeurs, équipés d’écran tactile, offrent la possibilité aux passants de tweeter en intégrant un hashtag qui indique chaque location pour obtenir leur paire de tongs.
Twitter, le réseau qui gazouille, devient une plateforme d’achat en prolongeant au maximum l’interactivité des promotions commerciales de marques.
Toujours dans cette logique de prolonger l’expérience, Twitter a lancé ‘TV conversation targeting’ en France en mai dernier. Cette nouvelle fonctionnalité offre aux annonceurs, la possibilité de renforcer une campagne TV classique et/ou d’engager plus efficacement leur public sur Twitter autour d’un programme TV. Ce dispositif a déjà été déployé en novembre dernier aux US et au UK. Selon Twitter plusieurs marques françaises ont eu l’opportunité de tester l’outil en Bêta comme CanalSat. Ce dernier a décidé de fêter Pâques et le retour de la série Games of Thrones en lançant son opération #PaquesIsComing: avec un fort taux d’engagement de 7% en moyenne pendant la diffusion de la série le jour de Pâques (versus une moyenne de 1 à 3%). Au global, l’opération aura généré 11 250 mentions du hashtag sur Twitter en moins de 24h.
Le hashtag, que Facebook utilise également, semble obtenir le statut d’une authentique monnaie. D’information et d’influence, Twitter devient un support d’achat, modifiant le comportement des internautes, qu’il convient de ne pas négliger dans l’élaboration de stratégies de commercialisation.