Bad Buzz : LCL et Gad Elmaleh des marques trop différentes pour faire rire ?
La dernière publicité de la banque LCL avec Gad Elmaleh ne semble pas beaucoup faire rire la toile. Le #BadBuzz ne cesse d’enfler avec une sortie positive qui ne semble pas encore facile à entrevoir. Retour sur 10 jours de montée en puissance du Bad Buzz.
Drôle de banque de rêve !
Diffusée depuis le 9 février, la publicité de l’humoriste pour LCL n’a pas l’air d’avoir séduit le grand public. Signée par l’agence Aubert Storch Associés Partenaires (ASAP) et réalisée par Patrice Leconte, cette nouvelle publicité on et off line essaye de nous emporter au cœur d’un faux sketch de Gad Elmaleh.
L’humoriste tente de nous décrire la banque de ses rêves : « une banque qui s’engage » dixit Gad – rire du public – « Une banque qui penserait à mes intérêts » – le public rit davantage… – voix off « mais cette banque n’est pas un rêve… c’est la LCL ».
Nous connaissions le registre des publicités du LCL, volontairement décalé et divertissant avec des acteurs et humoristes tels que Muriel Robin, Mathieu Madénian… Mais cette fois-ci, les internautes ne semblent pas séduits. Médiocrité de la publicité ou diversité trop importante des genres ?
La banque de rêve ne fait pas beaucoup rire le Web :
Depuis plus de dix jours dorénavant, cette nouvelle publicité du LCL ne semble pas trouver beaucoup de sympathie auprès des internautes. Dix jours au cours desquels les internautes n’ont fait que de railler la publicité. En particulier :
– En raison du manque de saveur ce cette dernière, coincée entre l’ironie et l’humour satirique. Des faux rires dignes de séries américaines des années 80.
– De par leur indignation de voir un humoriste aussi populaire être assimilé à un secteur parfois en manque d’amour. Retenons que 72% des Français ne se sentent pas considérés par leur banque, c’est ce que révélait en novembre 2013, l’étude Ipsos MORI commanditée par GMC Software Technology, menée en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Les nombreux commentaires voient dorénavant le jour quotidiennement. Le magazine Stratégies a même recensé les tweets les plus délétères. Est-ce que le fait que Gad Elmaleh ait officialisé sa relation avec Charlotte Casiraghi et qu’il soit un des humoristes et acteurs les mieux payés en France l’aurait rendu moins populaire ?
Du Bad Buzz à la potentielle communication de crise:
La montée en puissance des commentaires et des railleries sur Twitter ou Facebook ne semble pas déstabiliser la banque ou le comédien. Pour l’heure aucune prise de parole n’a été remarquée
Retrouvez l’intervention d’Anthony Babkine sur le sujet dans la chronique #BadBuzz sur BFM Business en compagnie du journaliste David Dauba.
Pourtant, la pression devrait être de plus en plus difficile à contenir, compte tenu de la virulence des propos tenus sur la page de l’artiste suivi, rappelons-le, par 4 millions de fans (davantage que sur la page Facebook de la Banque LCL). Le post Facebook du 12 février de l’artiste en témoigne avec plus de 800 commentaires quasiment tous en lien avec cette publicité.
De plus, certains médias bien connus pour leur sens de l’humour ironisent sur cette publicité maladroite en annonçant une version longue de la publicité de Gad Elmaleh en DVD ou encore les Guignols de l’info qui ajoutent leur grain de sel.
La dernière parodie en date, celle de l’humoriste Jean-Marc, qui réalise déjà 300 000 vues sur son film parodique. à voir ici (Assez amusant).
Déprogrammation et rebondissement, what else ?
Grand enseignement, que de nombreux professionnels de la communication ont d’ores et déjà intégré : on ne peut plus concevoir une publicité sans imaginer les réactions des publics sur le Web social.
De plus, en 2014, nous pouvons toujours être étonnés qu’une banque de rêve soit absente d’un média aussi conversationnel que Twitter (à l’exception de ses comptes pour le Tour de France et auprès des étudiants). Quoi qu’il en soit, ce n’est certainement pas le moment le plus opportun pour s’y installer à l’heure où les hashtag #LCL #GadElmaleh et #Badbuzz fusent !
L’hostilité de l’accueil de la publicité sur le Web pourrait-elle faire faiblir l’annonceur et l’inviter à déprogrammer la publicité ?
A date, aucune annonce n’a été faite en ce sens, mais il semblerait que Gad soit celui qui pourrait pâtir le plus de cette montée en puissance des commentaires négatifs. Un internaute commente et conclu « J’espère que notre Gad national se sera rendu compte de sa « boulette » en jouant dans cette pub au « rendu » télévisuel si détestable et qu’elle n’aura pas de conséquences dommageables pour son image publique si positive. ».
Alors Gad, un vrai bon sketch pour rebondir ?