Nelson Monfort
Pour cette première Wellnews de l’année, nous rencontrons Nelson Monfort qui prépare d’ores et déjà les JO d’hiver de Sotchi, retransmis intégralement par France Télévisions. Icône des interviews sportives depuis 20 ans, Nelson nous livre son regard sur l’évolution du métier face à l’émergence du web, à l’explosion des réseaux sociaux et à la multiplicité des canaux d’information.
Quel regard portez-vous sur le journalisme sportif aujourd’hui ?
Diriez-vous du métier qu’il a évolué ? La relation avec les sportifs d’aujourd’hui a-t-elle évolué, elle aussi ?
« Oui tout à fait, le métier a évolué. La proximité avec les sportifs est évidemment amoindrie aujourd’hui. La multiplicité des réseaux sociaux entraîne une certaine inquiétude des sportifs, qui ont peur de s’exprimer. Tout ce qu’ils disent est quasiment instantanément répertorié, relayé et la plupart du temps déformé. Cela concerne aussi bien les sportifs que les journalistes. Ma relation avec les sportifs a également évolué. Elle est plus prudente, plus distante, en tous cas dans l’exercice de ma profession. Cela ne m’empêche pas d’avoir des rapports parfois très proches avec des athlètes, notamment les nageurs français qui, pour certains d’entre eux, sont devenus des amis, mais il est clair que dans l’exercice même de ma profession cette prudence s’est installée doublement, c’est-à-dire de mon côté et du côté de mes interlocuteurs. »
Voilà plus de vingt ans que l’on suit vos traditionnelles interviews de fins d’épreuves sportives.
Vous êtes l’incarnation du sport dans les médias. Alors, selon vous, qu’apporte le sport aujourd’hui à notre société ?
« Le bonheur, l’allégresse, la gaieté. J’ai toujours considéré que le sport à la télévision apportait de la joie de vivre aux téléspectateurs. C’est en tous les cas comme cela que je le conçois. Le sport m’accompagne au quotidien, c’est un mode de vie. Maîtriser les sports que je commente apporte une forme de crédibilité journalistique et de respect vis-à-vis de mes téléspectateurs. Je pratique donc naturellement le tennis, l’athlétisme, la natation, la course à pied, le patinage. C’est un plaisir pour moi. »
Les JO d’hiver de Sotchi programmés en février prochain seront retransmis pour leur intégralité par France Télévisions. Pensez-vous que les téléspectateurs français seront au rendez-vous ?
« Je l’espère vivement ! Le décalage horaire est assez faible (ndlr : 3h de décalage), les épreuves comme le patinage seront diffusées entre 17h et 20h, ce qui est un bon horaire, a fortiori pendant les vacances de février. L’assiduité dépendra, évidemment, de la performance des skieurs, patineurs et autres athlètes français engagés. Malheureusement, sur ce deuxième point, je ne peux pas vous répondre ! »
Votre dernier ouvrage intitulé Sport : mes héros et légendes (Éditions Place des Victoires) est paru en novembre dernier. On a également entendu parler d’un « two man show » avec votre acolyte Philippe Candeloro… D’autres projets en vue pour 2014 ?
« Mon livre retrace, avec de magnifiques clichés, tous les grands événements du sport du 20ème siècle à aujourd’hui. C’est un livre extrêmement personnel, de plus de 300 photos que j’ai accompagnées de textes et de légendes. On y trouve 250 événements de sport. Je suis très heureux d’avoir pu réaliser cet ouvrage, qui me ressemble et qui a priori plaît à mes lecteurs, pour ma plus grande fierté. La réalisation d’un documentaire TV sur la base de mon livre n’est pas exclue, quoique un peu prématurée encore. Concernant le show avec Philippe, celui-ci est malheureusement reporté. Philippe a beaucoup d’activités comme vous le savez, donc on essaiera de se repencher sur le sujet ultérieurement. Le grand événement et mon grand projet à venir, ce sont les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi qui arrivent dans deux mois et que j’attends avec impatience. »