INTERVIEW PIERRE GATTAZ
Au lendemain de l’université d’été du MEDEF, Pierre Gattaz en personne nous livre les orientations qu’il souhaite donner au Mouvement des Entreprises de France. Zoom et explication du projet 2020.
Après huit années de présidence de Laurence Parisot, vous avez été élu à la tête du Medef. Pouvez-vous nous dévoiler les principaux points clés de votre feuille de route ? Quel caractère souhaitez-vous donner au MEDEF ?
Pierre Gattaz : Il faut enclencher dès cette année trois actions indispensables. En premier lieu, un transfert sur 5 ans de 50 milliards d’euros de cotisations sociales qui pèsent sur le travail vers des mécanismes de types TVA et CSG. Ensuite, une baisse sur 5 ans des prélèvements obligatoires de l’ordre de 50 milliards d’euros en impôts divers et taxes qui pèsent sur nos marges. En troisième lieu, une démarche de simplification du Code du travail. Dans le même temps, il nous faut construire l’avenir. C’est pourquoi nous lançons le projet « 2020 » pour une France qui gagne dans une Europe forte. Nous avons des atouts exceptionnels, des hommes et des femmes de talent dans nos entreprises, des savoir-faire mondialement reconnus dans l’industrie, le tourisme, les services, la construction, le commerce, la banque … Notre pays grâce à ses entreprises peut répondre aux enjeux sociétaux, qu’il s’agisse de la santé, de la transition énergétique ou du bien-être… songeons aux besoins des pays émergents qu’il faut équiper. Le monde est une opportunité.
Thibault Lanxade, nommé à la présidence du Pôle Entrepreneuriat et Croissance a été conseillé par Wellcom et sa filiale Press&Vous tout au long de sa campagne. Il a appuyé sa communication sur un positionnement digital très fort. Sont-ce des qualités dont vous souhaitez disposer à vos côtés pour sentir murir des mouvements comme celui des Pigeons ?
Pierre Gattaz : Toutes les technologies doivent être utilisées pour sensibiliser la majorité de nos concitoyens à la situation de la France et aux mesures à prendre pour faire de notre pays un pays prospère. Pour cela, il faut expliquer aux Français et à l’ensemble des élus que l’entreprise est la plus belle cellule après la famille. C’est là que se crée la richesse, là qu’on intègre des jeunes et des minorités. Si on la taxe, si on la malmène, on verra le pays s’enfoncer dans la crise. La pédagogie est donc indispensable et les nouvelles techniques de communication, notamment les tweets, sont un outil sans égal, qu’il s’agisse de l’ampleur et de la rapidité de la diffusion. Et la concision nécessaire est un vrai stimulant pour élaborer des messages percutants. Se priver de tels moyens irait à l’encontre de notre mission d’alerte, de pédagogie. Sans compter que le numérique est aussi un facteur de compétitivité.
Votre première université d’été du Medef en tant que leader du mouvement s’est tenue fin août. Quels sont les mandats que vous ont confiés vos adhérents et vos partenaires pour cette rentrée sociale ?
Pierre Gattaz : Nous partageons tous, chefs d’entreprise et organisations professionnelles, la même priorité : la compétitivité et l’emploi. Et nous faisons tous le même constat : sans baisse du coût du travail, nous n’y parviendrons pas. L’entreprise, c’est l’emploi. Notre combat, c’est l’emploi, faisons confiance aux entrepreneurs et aux entreprises !
Biographie en bref
Elu Président du MEDEF le 3 juillet 2013, Pierre Gattaz, né le 11 septembre 1959 à Boulogne-Billancourt est également Chevalier de la Légion d’honneur et Officier dans l’ordre national du Mérite. Il assure en parallèle les fonctions de Président du Directoire de l’entreprise Radiall depuis 1994. Il est président de la FIEEC (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication) et président du GFI (Groupe des Fédérations Industrielles).
Pierre Gattaz est l’auteur de plusieurs ouvrages :
« Le Printemps des Magiciens », est un vibrant plaidoyer en faveur de l’Industrie en France
(Editions « Nouveau Monde » – Novembre 2009).
« Les 7 piliers de la Croissance » présente l’analyse, par un entrepreneur de terrain, des difficultés de notre pays. Il y développe également sa vision de l’économie, ses propositions et ses convictions pour retrouver la croissance, et donc des emplois
(Editions « Nouveau Monde » – Mars 2013 )