Pierre Millet, Président directeur général de la Société d’Innovation et de Technologies de Lyon (SITL)
Son Parcours
De formation Ingénieur en informatique électronique, automatique, complétée par un 3ème cycle en administration d’entreprise et en études commerciales, Pierre Millet a démarré sa carrière en 1990 comme Chargé de transformation de l’interface homme-machine du contrôle des centrales nucléaires en synoptique écran, chez SEMA-GROUP.
Il a rejoint ensuite Thomson CSF en tant que Chargé d’affaires dans le développement des applications militaires dans l’industrie civile. Puis il a racheté une entreprise d’une vingtaine d’employés dans la région lyonnaise, hyperspécialisée en tôlerie, serrurerie, mécano soudure, qui ne travaille que des pièces spécifiques, quasiment uniquement pour des clients étrangers.
En dehors de ses activités professionnelles et afin de s’évader de la sphère professionnelle, Pierre Millet s’adonne volontiers à la pratique du ski, du quad ou encore de la sculpture et de la peinture.
L’aventure SITL
Début 2011, Pierre Millet se lance dans le projet de ré-industrialisation d’un site de FagorBrandt situé à Lyon destiné à la fermeture. La date prévisionnelle de fermeture était fixée le 31 décembre 2010.
« J’ai proposé au groupe espagnol Fagor Electrodomesticos de reprendre un des sites de Fagor Brandt (la filiale française) afin d’éviter le licenciement des 460 personnes du site. J’ai réorienté l’entreprise vers le «Clean-Tech», avec deux produits phares: le véhicule utilitaire électrique et le traitement de l’eau. Le site industriel d’électroménager Fagor Brandt de Lyon a été intégrée dans la société SITL (Société d’Innovation et de Technologies de Lyon) et repositionné sur deux marchés en forte croissance, les transports et les technologies propres.
L’activité a démarré le 1er avril 2011, par l’acquisition d’une licence au spécialiste français de l’aquaculture Faivre, pour fabriquer les solutions de filtration des effluents et notamment de l’eau, et l’achat d’une étude d’un véhicule utilitaire électrique à l’autrichien Magna Steyr.
« Nous proposons aujourd’hui 2 produits, 2 lignes de montage et d’ores et déjà 120 personnes travaillent sur ces nouvelles activités. Nous avons prouvé notre capacité à réindustrialiser et créer des produits nouveaux et innovants. Nous avons déjà commencé la commercialisation avec des premiers succès. »
Quelles perspectives pour SITL ?
L’objectif est de vendre entre 2500 et 3000 véhicules et 500 à 800 filtres par an d’ici 2015/2016. En effet, SITL continuera à fabriquer des lave-linge pour Fagor Brandt, de façon décroissante jusqu’à début 2015. Les véhicules et les filtres prendront ainsi progressivement le relai.
Sa vision pour ce marché ?
« La reconversion industrielle me parait être une des pistes à explorer et à exploiter pour éviter la multiplication des fermetures de site aujourd’hui presque systématiques puisqu’on en parle toutes les semaines dans les médias.
Reprendre un site industriel, l’orienter sur des produits nouveaux et innovants à forte valeur ajoutée me parait extrêmement important. C’est un des modèles à utiliser par la France et ses entrepreneurs. »
Pierre Millet a choisi le «Clean-Tech» avec des produits considérés comme étant des produits d’avenir, mais, précise-t-il, le choix du secteur de reconversion dépendra évidemment de chaque entreprise selon ses compétences et sa capacité. L’expertise des connaissances et compétences et essentielle.
« La philosophie de ré-industrialisation d’un certain nombre de site doit absolument à mon sens, être prise en compte en France. Citons des industries en crise comme Pétroplus, Arcelor Mittal ou encore Texas Instruments, ce sont des entreprises très techniques, qui ont forcément des métiers, des compétences et cette identification peut être utilisée pour essayer d’en faire quelque chose d’autre, et sauver l’entreprise et ses emplois ».