Hugues Ouvrard, Directeur Marketing d’Electronic Arts
Son parcours
A 41 ans, Hugues Ouvrard, marié et père de trois enfants, a débuté sa carrière professionnelle au sein du groupe Canal+ après avoir obtenu son diplôme à l’ESCP. Il fait alors ses armes dans le sport avant de passer à la VOD, toujours à des postes à dominante marketing. Fort de cette première expérience enrichissante dans le secteur de l’audiovisuel, Hugues Ouvrard rejoint ensuite SFR en tant que directeur des contenus avant d’intégrer Electronic Arts au poste de Directeur Marketing pour l’Europe du Sud.
En dehors de son métier Hugues Ouvrard est également un bibliophile aguerri et collectionne ainsi les livres anciens. Très intéressé par le contenu quel qu’il soit, il peut être attiré tant par leur dimension ludique que culturelle ou encore émotionnelle, dans le cas d’un livre ancien. Cette passion, poussée à l’extrême et renforcée par l’arrivée des iPad et autres tablettes, l’a amené à écrire des articles sur ce thème, au point d’éditer le premier site français sur le sujet ainsi que La Nouvelle Revue des Livres anciens.
Hugues Ouvrard affectionne également la plongée sous-marine, sport qui lui impose de s’éloigner du quotidien et lui permet ainsi de profiter d’un monde de silence.
Electronic Arts
Avec 20 % de parts de marché et près de 20 lancements à l’année, Electronic Arts est le leader français, européen et mondial des jeux vidéo.
L’entreprise est structurée en quatre labels qui rassemblent différentes familles de produits :
- EA Sport qui diffuse notamment FIFA, 1er produit culturel pour les 3 ans et plus
- Maxis, qui regroupe les titres les plus grand public, tels que les Sims, le jeu PC le plus vendu de tous les temps
- EA Games, qui est en charge des jeux pour « gamers » tels que Battlefield ou Need for Speed, ce dernier que nous aurons bientôt la chance de voir sur les écrans, les droits ayant été récemment cédés à Steven Spielberg.
- Bioware, qui est dédié aux jeux de science-fiction et aux multi-joueurs online.
La stratégie d’Electronic Arts s’articule autour de trois axes de travail essentiels.
En premier lieu, la qualité. Selon Hugues Ouvrard, c’est « l’idée centrale d’un produit culturel. Les joueurs sont très connectés et nous font des feedbacks quasi immédiats qui nous permettent d’améliorer nos produits. Nous ne commercialisons aucun jeu dont le taux de satisfaction n’est pas de 80% minimum ».
Le second axe de travail est de placer le consommateur au cœur de la démarche d’Electronic Arts. « Notre métier est de mettre des sourires sur le visage des gens et pour cela nous devons connaître les consommateurs », explique Hugues Ouvrard.
Le troisième élément essentiel de la stratégie d’Electronic Arts est de diffuser l’ensemble de leur gamme de produits sur toutes les plateformes, de Facebook aux consoles, en passant par les tablettes et les mobiles.
Sa vision du marché
Selon Hugues Ouvrard le marché du jeu vidéo va très bien. Avec un chiffre d’affaires équivalent au cumul de ceux du cinéma et de la musique, ce secteur est la 1ère industrie culturelle au monde. Agé aujourd’hui de 30 ans, il évolue toujours grâce à l’arrivée de nouvelles générations de consoles, environ tous les 5 ans. « Nous sommes donc obligés de nous challenger et de développer de nouvelles solutions adaptées. C’est un secteur dans lequel nous ne sommes jamais vraiment satisfaits. C’est une course perpétuelle vers l’avant, notamment depuis l’apparition de nouvelles plateformes, telles que les mobiles ou les tablettes, qui elles, évoluent tous les ans. Notre enjeu est de rester leader tout en suivant l’évolution.» nous indique-t-il.
Hugues Ouvrard poursuit son explication « Nous devons suivre le comportement du joueur, qui va de plus en plus vers la digitalisation. Nous souhaitons évoluer en ce sens et ainsi proposer une pratique de jeu immersive avec une continuité de l’expérience entre les différentes plateformes. Demain, on pourra commencer sa partie sur sa console, la poursuivre au travail sur Facebook puis la terminer dans le bus sur son iPad. »
Ce ne sont donc pas seulement les jeux vidéo qui évoluent, mais tout le marché qui se transforme et va vers une dématérialisation. Cependant, à ce jour, encore 70% du commerce se fait en boutique. « Demain, les détaillants qui vendent nos produits devront se restructurer et nous serons là pour les accompagner et les aider à se digitaliser, afin de répondre aux nouvelles habitudes de consommation de leurs clients, telles que le téléchargement de jeux. Mais ce n’est pas pour tout de suite. A date, notre prochain challenge sera l’arrivée de la nouvelle génération de consoles, et notamment l’arrivée prochaine de la Wii U.»