Quoi de plus fédérateur que le sport, on le voit depuis des siècles, peu d’évènements arrivent à réunir les habitants d’une ville ou d’un pays autour d’une même passion. Des courses de chars de l’antiquité aux tournois de l’époque médiévale, le sport a toujours été un levier unique de communication, et les marques l’ont bien compris.
L’Euro 2012 à peine passé et à l’aube des JO de Londres et du Tour de France, nos écrans, nos lectures, nos rues sont soudain envahit par les sponsors de ses évènements et les organisateurs font tout pour les chouchouter.
En effet selon une étude menée par PwC sur les perspectives du marché du sport, le marché mondial du sport est en pleine forme et en France cela représente actuellement 4,6 Mds de dollars et ça ne va pas s’arrêter en si bon chemin. La croissance sera principalement portée par le sponsoring, devant la billetterie, les droits médias et le merchandising. D’ici 2015,
Le marché mondial du sport croît plus rapidement que l’économie mondiale, mais est très nettement influencé par les grands événements des années paires tels que les JO de Londres ou de Sochi en 2014 ou encore la Coupe du Monde du Brésil également en 2014. Ces manifestations pourraient permettre d’atteindre 145 Mds de dollars en 2015.
PwC estime que c’est le sponsoring qui dominera ce marché d’ici 2015. Avec 5,5 Mds de dollars en 2015, le marché français est le troisième de la zone EMEA. Avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, ils représenteront, à eux trois, plus de la moitié des revenus de la zone en 2015. Vu les enjeux, on comprend mieux que les sponsors de l’équipe de France aient demandé à indexer leur participation sur l’image de l’équipe de France suite aux événement du Mondial 2010, et grâce au comportement « exemplaire » de nos bleus lors de l’Euro, les sponsors ont économisés 750 000€.
De la même manière on comprend aisément que les organisateurs des JO de Londres aillent jusqu’à censurer les athlètes qui ne pourront s’exprimer sur leurs marques favorites, les fans qui n’ont en aucun cas le droit de poster quoi que ce soit sur les réseaux sociaux, ni photo, ni vidéo. Ils sont même allé jusqu’à mettre en place une équipe d’élite dédiée qui sera la « police des marques » ayant vocation a passer au peigne fin tous les sanitaires du Village Olympique afin de s’assurer qu’aucun logo ou signe de reconnaissance d’une marque non sponsor puisse apparaitre.
De mémoire d’expert, aucun comité d’organisation n’avait jusqu’à aujourd’hui posé des restrictions aussi sévères pour court-circuiter « l’ambush marketing », ou « marketing en embuscade », qui consiste pour une marque a vouloir tirer profit d’un événement dont il n’est pas partenaire. Ainsi la simple utilisation des termes « jeux, deux mille douze, Londres, médaille, été…» par une marque non sponsor de l’événement peut entrainer de lourdes sanctions pénales.
Cependant internet reste ce qu’il est et malgré la volonté forte du comité olympique, rien n’empêchera les internautes de faire ce qu’ils font le mieux, à savoir s’exprimer. Et même a censurer le #JO2012, on se rappelle bien que pendant les élections présidentielles du mois de mai, le fameux #RadioLondres avait détourné l’interdiction d’évoquer les résultats avant la fin des votes et la même chose pourrait très vite se mettre en place autour des JO de Londres.