A 40 ans, Arnaud Belloin, marié et père de deux enfants, cumule déjà près de 20 ans d’expérience dans le secteur de l’optique. Après avoir obtenu son BTS optique en 1994, il part en Guadeloupe pendant un an pour diriger une boutique du Groupe Visual. Cette première expérience en poche il rentre en métropole et prend la direction de la première succursale « pilote » du groupe Visual, à Angoulême. Cette boutique permet de tester toutes les nouvelles offres et dispositifs marketing avant tout déploiement dans les 350 boutiques du groupe. En 2001 Arnaud Belloin prend les fonctions achat et communication locales des 15 magasins succursales du groupe à Dijon. Ensuite il se voit confier la création de la première collection MDD de lunettes, solaires et optiques, sous la marque Visual.
En parallèle de son activité professionnelle il obtient un DESS en marketing et stratégie d’entreprise et prend la direction marketing produit de Visual. En 2005, Visual est racheté par le Groupe Grand Vision, qui détient les marques Grand Optical et Générale d’optique, de 2006 à 2007 il occupe les mêmes fonctions chez Grand Vision.
C’est en 2008 qu’il crée Ca Va Se Voir avec Eric Jean, designer, qu’il avait rencontré à l’occasion de la création de la première collection Private pour Visual.
Disposant de peu de temps libre il s’octroie cependant quelques pauses évasion en pratiquant le parapente et apprécie les endroits conviviaux à partager avec ses amis, « 8 autour d’une bonne côte de bœuf c’est le bonheur ! »
Ça Va Se Voir
Ça Va Se Voir revendique une vision marché originale, en rupture totale avec les codes traditionnels du secteur de l’optique. « Développer des produits technologiques, au design innovant » et « Etre en rupture avec le marché » : tels sont les deux fondamentaux de l’entreprise, qui lui ont permis de développer une approche avant-gardiste du marché. « La disruption est le moteur et la philosophie de Ca va se voir » insiste Arnaud Belloin.
Créée en 2008, Ça Va Se Voir est rapidement devenu un partenaire de confiance pour tous les acteurs de l’optique : des opticiens aux acteurs de la mode en passant par les grands réseaux de distribution. En effet l’entreprise permet aux acteurs du marché de développer des produits à forte valeur ajoutée tout en leur offrant des solutions clés en main. Le dernier exemple en date, un concept développé pour l’une des plus grandes enseignes du marché, la lunette « meccano » qui sortira à la rentrée. Le principe est simple c’est de la création totale, vous choisissez tous les éléments de votre lunette, face, couleur, branche, verres… puis la lunette ainsi créée est montée sur mesure pour vous fournir un modèle unique, contrairement aux lunette à branches interchangeables qui ne permettent de choisir que les branches sur une base de lunette standard.
En 2011, après seulement 3 ans d’activité, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel de 2,7 millions d’euros (dont 10% à l’export), ce qui représente plus de 70 000 montures vendues.
Sa vision du marché
« Cela fait 5 ans que l’on observe une progression de 2% par an, le marché de la lunette reste prometteur et va continuer de progresser.» nous explique Arnaud Belloin. « En effet le taux de renouvellement des lunettes diminue, avant on changeait sa paire de lunette en moyenne tous les 4 ans, aujourd’hui on se rapproche des 3 ans, encore un bon signe pour le marché. Mais si les achats de lunettes augmentent, le prix du panier moyen stagne, voire diminue. Le contexte économique et la pression des mutuelles réduit le montant qu’on est prêt à mettre dans les lunettes. »
Avant-gardiste dans l’âme, Directeur de Ça Va Se Voir pense cependant que « l’arrivée d’internet ne révolutionnera pas le marché de l’optique, acheter ses lunettes en ligne reste très difficile. Il y a quand même un aspect médical et technique de réglages de montures qui freine encore le client. Par contre le web peut répondre à des besoins de corrections simples et des impératifs de prix. A l’inverse je crois au développement de la prise de commande en ligne et la livraison et les réglages en magasins, cette pratique peut effectivement faire croitre le marché.»
Concernant les magasins d’optique, Arnaud Belloin constate que « la concurrence locale est de plus en plus dure, pour contrer cette concurrence les enseignes vont devoir développer des concepts originaux, s’affirmer et présenter une identité forte et différenciante. Chaque magasin devra proposer une offre claire qui parle aux clients ! »