Toujours passionnant, le linguiste Alain Rey aborde avec beaucoup de tempérance, dans son Dictionnaire amoureux des dictionnaires, tout ce qui concerne de près ou de loin notre vocabulaire. Toute langue « vivante » est à la fois notre mémoire et notre présent. Garante du sens, elle ne peut ni faire table rase du passé ni négliger les évolutions de notre société. Elle ne peut donc ignorer les apports des autres langues.
Dans ce domaine, il faut bien reconnaître que la communication ne fait pas dans la demi-mesure. Les vingt dernières années, marquées par le développement exponentiel d’internet, n’ont fait qu’amplifier l’engouement pour le vocabulaire anglo-saxon. Le web, ou interconnexion des réseaux, transforme en profondeur toutes les pratiques. Comme bien souvent, les innovations les plus nombreuses viennent d’outre-Atlantique.
Nul besoin de s’étonner dès lors du florilège de termes tels que « mappings », « trackings », « SEO », « SMO », « buzz », « reputation » et autres « community managers ». Ces expressions désignent des techniques ou des savoir-faire, mais peuvent aussi cacher un vide de compétences réelles. Cartographie, veille, référencement naturel, bruit viral, réputation en ligne et animation de communautés ne sont pas nécessairement hors jeu et peuvent se révéler tout aussi pertinents.
Mais au-delà du vocabulaire et des évolutions techniques, une nouvelle réalité s’impose : nous changeons de société, un nouveau modèle se dessine. Nous communiquons autrement. De nouvelles compétences, de nouveaux savoir-faire et de nouvelles expertises sont désormais indispensables pour répondre à ces nouveaux enjeux.
Pour mieux appréhender ces transformations, le thème de l’Agora organisée par Syntec RP a été très intéressant.