De la standardisation des opinions à la synchronisation des émotions
Le 4 juillet dernier, Paul Virilio, alors invité à France Inter, déclarait à propos de l’évolution actuelle de la société que nous étions passés « de la standardisation des opinions à la synchronisation des émotions ».
Comment penser aujourd’hui qu’il ait tort…?
Longtemps, une autre formule a occupé la plupart des discours, stigmatisant précisément l’uniformisation des idées : « la pensée unique ». C’est en quelque sorte de cet état dont parle Virilio, disant que nous sommes en train de nous laisser envahir par une autre forme de mondialisation : la synchronisation des émotions… en temps réel.
Pour preuve, la mort subite de Michael Jackson, produisant un raz-de-marée planétaire et submergeant la quasi-totalité des habitants de la terre ou encore l’Obamania dont l’onde de choc n’a toujours pas fini de se propager.
Pour les entreprises, la formule s’applique avec autant d’acuité.
Combien sont-elles aujourd’hui à devoir gérer en priorité les répercussions de leurs stratégies sur l’affect, le moral, l’état psychologique de leurs publics externes comme internes ? Cette « synchronisation des émotions » vaut donc aussi bien pour le versant sociétal de la civilisation que pour ses aspects économiques. En l’espèce, la communication de crise et son importance croissante dans la communication le démontre clairement :
la gestion des émotions a rejoint celle des titres, portefeuilles et autres problématiques de l’économie, et ce, à l’échelle mondiale. Ajoutons-y la rapidité qu’imposent désormais tous les outils usuels dont nous disposons pour l’échange des informations, la gestion des émotions n’en devient que plus sensible. Cette évolution impacte immanquablement notre façon d’envisager et de mettre en œuvre la communication : sans nul doute plus humainement, mais aussi plus subtilement et avec un réel engagement.
Je vous souhaite un bel été et beaucoup de belles émotions (éventuellement synchronisées),
Bonne lecture à tous.