Il n’est plus possible d’ouvrir un journal, d’écouter un flash radio ou de regarder un JT sans que les événements que l’on nous rapporte affichent invariablement le signe international. La tendance, si elle n’est pas récente, s’amplifie. Un cas d’école : le phénomène électoral. Il n’aura échappé à personne que nous, les Européens de 27 États membres de l’Union européenne, sommes appelés aux urnes du 4 au 7 juin afin d’élire les 736 députés du nouveau Parlement européen. Qui en parle ? Depuis quand ? Quelle place occupe une information d’une telle ampleur dans les media ? L’unique information concrète concerne le taux de participation annoncé, c’est-à-dire faible. Comparons maintenant avec les élections présidentielles américaines : les media, non seulement français mais du monde entier, ont ouvert le feu 2 ans avant le scrutin, relatant le feuilleton avec une intensité croissante… jusqu’à l’apothéose Obama. Ce jour-là, blackout total sur les actualités régionales, nationales, européennes : le monde avait son scoop.
L’Europe, en perte de vitesse mais pourtant cruciale sur la scène internationale, intéresse finalement assez peu. Michel Serres, dans son livre « Petites chroniques du dimanche soir » (éd. Le Pommier-France Info), nous apporte un élément de réponse : l’Europe s’est fondée davantage sur l’économie (la CECA et l’euro notamment) et pas assez sur la culture (Erasmus et Arte par exemple). Alors que penser de cette heure internationale à laquelle nous vivons puisque nous sommes à peine capables de vivre au rythme européen ?
International vs. Europe ou simple flottement dans l’intérêt que l’on porte aux élections ? Réponse le 7 juin, à coup sûr.
D’ici là, je vous souhaite une bonne lecture.