Interview de Laurence Ferrari, Présentatrice du JT de 20h de TF1
Laurence Ferrari débute comme pigiste à l’AFP et à l’édition Rhône-Alpes du Figaro Magazine en 1986, puis à Europe 2 à Lyon et traite ensuite la rubrique « santé » sur Europe 1 entre 1986 et 1997. En 1997, elle présente les journaux de LCI de 6h à 10h et intègre l’année suivante France Info. Pigiste à l’hebdomadaire Le Point à partir de 1994, elle devient chroniqueuse sur TF1 dans Combien ça coûte ?, puis sur France 2 dans Studio Gabriel. Jusqu’en juin 2006, elle anime sur TF1 Vis ma vie, ainsi que Sept à huit. De juin 2002 à juin 2006, elle est également la remplaçante de Claire Chazal au journal de 20h de TF1. En septembre 2006, Laurence Ferrari rejoint Canal+ pour présenter Dimanche +. Elle présente parallèlement Le journal inattendu sur RTL. À l’été 2008, elle revient sur TF1 pour présenter le JT de 20h, succédant ainsi à Patrick Poivre d’Arvor.
Vous avez pris les rênes du 20h de TF1 à la rentrée 2008… Un premier bilan à 3 mois de la fin de cette première année ?
Le 20H de TF1 est en bonne santé ! Avec Michel Floquet, rédacteur en chef, nous avons trouvé le point d’équilibre entre le « news » qui est l’ADN du journal et le traitement un peu plus magazine que nous voulions instaurer depuis la rentrée. La force de la rédaction de TF1 est sa capacité à traiter l’événement, à se mobiliser sur le direct. Nous souhaitions permettre aux journalistes de s’exprimer sur d’autres formats, plus longs que les sujets traditionnels. Cela correspond aussi à un besoin des téléspectateurs de voir des enquêtes qui approfondissent un thème. D’autre part, nous avons proposé à 3 reprises, des « pages spéciales » dans le journal qui nous ont permis, là encore, d’installer une autre écriture télévisuelle. Le principe, c’est 3 ou 4 sujets sur un thème central, avec une immersion sur le terrain en ce qui concerne la présentation. Nous sommes partis avec les équipes du 20h à Kaboul, auprès des soldats français engagés en Afghanistan, puis à Beauvais en Picardie pour une spéciale hôpital, enfin dans les Deux Sèvres pour illustrer le thème : « Comment les français s’en sortent face à la crise ». A chaque fois, cette formule a rencontré un large succès. Nous en préparons plusieurs d’ici cet été. Donc le bilan est très positif, nous avons encore de nombreuses idées d’innovation du journal que nous pourrons développer avec des audiences très stables, ce qui est encourageant !
Sa nouvelle formule comprend notamment une enquête et un point météo. L’initiative porte-t-elle ses fruits ?
Oui, l’enquête est désormais l’un des points forts du journal. Nous en proposons une dans chaque édition du JT. Il s’agit de formats de 3 ou 4 minutes qui nous sont proposés par les journalistes de la rédaction. Soit sur des thèmes de société, soit sur des sujets d’actualité qui méritent un traitement plus long qu’une minute trente. Dans le cadre d’un journal plus lisible, plus hiérarchisé, nous voulions pouvoir varier le rythme du conducteur et offrir une plus grande diversité de sujets à nos téléspectateurs. Nous poursuivrons bien sûr les enquêtes du 20h la saison prochaine. Concernant la météo, le fait d’accueillir Evelyne Dhéliat sur le plateau marque notre volonté d’inscrire le journal au cœur des programmes de TF1, et la météo au cœur de l’information. C’est un moment convivial qui a été très bien accueilli par les téléspectateurs.
L’interview « coup de poing » est votre marque de fabrique, un style qui suscite néanmoins des avis partagés. Est-ce une façon d’infléchir un journalisme devenu trop politiquement correct avec le temps ?
Il n’y a pas de volonté autre de ma part que de poser des questions claires et précises aux hommes et femmes politiques qui viennent sur le plateau. Le politiquement correct est une hydre qui ressurgit régulièrement mais qui agite surtout la sphère journalistique ! Ma principale préoccupation est d’apporter des réponses aux questions que se posent les téléspectateurs et plus généralement les Français. Vous le savez, j’adore la politique et particulièrement les interviews politiques. Pour autant, j’essaye de ne pas céder à la facilité des questions trop « politico-politiciennes ».