Fréderic Taddeï, maintenant ou jamais !
Interview de Frédéric Taddeï, Présentateur de Ce soir ou jamais sur France 3
Les émissions de débats en direct se font rares dans la PAF. Heureusement, elles n’ont pas totalement disparues. Démonstration réussie avec Ce soir ou jamais, présentée par un journaliste de haut vol, Frédéric Taddeï, que Wellnews a interviewé ce mois-ci pour en savoir un peu plus sur cet ovni télévisuel de grande qualité.
Frédéric Taddeï débute sa carrière avec la fondation du magazine Maintenant en 1990 puis collabore à Actuel et à Radio Nova où il anime une émission littéraire, Aujourd’hui j’ai lu pour vous. En 1994, il intègre l’équipe de Nulle part ailleurs sur Canal + en tant que chroniqueur puis reprend, de 1998 à 2006, la présentation du magazine parisien des noctambules, Paris Dernière sur Paris Première. En septembre 2006, Frédéric Taddeï anime Ce soir ou jamais, en direct sur France 3, pour décrypter le monde contemporain à travers le prisme de la culture. Depuis 2002, il présente D’art d’art sur France 2, magazine culturel destiné à expliquer une œuvre d’art ou un courant. Il présente également sur Europe 1 Regarde les hommes changer, le samedi de 11h à 12h.
Quel bilan faites-vous après 2 ans et demi d’émissions quasi-quotidiennes et en direct ? Un véritable succès donc ?
Je n’appelle pas la réussite relative de Ce soir ou jamais « un vrai succès ». Les vrais succès, ce sont les émissions qui sont devenues des références, qui ont fait date dans l’histoire de la télévision. En l’occurrence, je pense au Grand échiquier ou à Apostrophes. En attendant, il nous reste des choses à prouver car je pense que nous pouvons faire mieux. Il reste dans l’émission des choses encore inégales, qui pourraient être plus variées.
Il s’agit quand même de l’une des rares émissions à la portée universelle par l’éclectisme de ses thématiques… Surtout pour une émission de débats, en direct !
Oui c’est vrai. Ce soir ou jamais est une émission de débats, qui invite des gens qu’on n’invite pas ailleurs et qui est particulièrement éclectique. Mais la comparaison avec ce qui existe ailleurs est délicate : je ne regarde pas ce que font les autres ! Je ferais mien le proverbe « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois »… Donc je pense que, même si nous faisons une émission plutôt digne, il est toujours possible de faire mieux. Il ne faut pas nous arrêter là. Je ne suis pas un adepte de l’autosatisfaction, mais sans être un éternel insatisfait de nature, je ne crois pas qu’il faille nous endormir sur nos lauriers. C’est ce qui me motive.
Le JT du soir, le Soir 3, est enclavé dans l’émission. Pourquoi un tel choix ? Cela sert-il Ce soir ou jamais ou le Soir 3 ?
Ça sert les deux ! Il faut rappeler qu’au cours de la première année, la présentation du Soir 3 était en duplex. Aujourd’hui, il est présenté sur le même plateau que l’émission. C’est la première chose. La deuxième, c’est que depuis la suppression de la publicité sur le service public, l’émission a lieu une demi-heure plus tôt, et le laps de temps entre la fin du Soir 3 et la seconde partie de l’émission est réduit. Enfin, je dirais qu’il s’agit d’un vrai échange entre les deux formules. Le Soir 3 nous donne de l’audience, car il est très suivi. Charge à moi de capter cette audience et de la garder ! Ce soir ou jamais n’est pas une émission culturelle classique, c’est une émission d’actualité vue par la culture, qui s’intéresse à l’actualité mais qui est vue par des artistes, des écrivains, des intellectuels, des gens très différents les uns des autres. Ils ne sont pas là pour nous parler de leur livre ou de leur disque, mais parce que la musique, les livres… bref, la culture exerce une influence sur notre façon d’appréhender le monde. Ils viennent pour nous raconter le monde.