Citons tout d’abord le prix Nobel d’économie, remis à Paul Krugman « pour son analyse des schémas commerciaux et de la localisation de l’activité économique ». Ce chercheur de l’Université de Princeton, plus connu pour ses éditoriaux dans le New York Times, a récemment accusé le gouvernement Bush d’être responsable de la crise financière américaine, interrogeant dans ses travaux les effets du libéralisme et de la mondialisation. Plus intéressant encore, il n’a cessé d’annoncer des turbulences économiques depuis les années 1990 !
Le second économiste salué pour son travail prophétique n’est autre que Dennis Meadow, le grand théoricien américain des « limites de la croissance », désigné lauréat du Japan Prize – la plus haute distinction scientifique nippone. Son mérite ? Avoir rédigé le rapport « Halte à la croissance ? » demandé à une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) par le Club de Rome… en 1972 ! Il s’agissait de la première étude mettant en garde contre les dangers écologiques de la croissance économique et démographique.
Avec le temps, on apprend. Avec le recul, on regrette. En l’occurrence, un peu tard toutefois. Car telle semble être la morale de l’histoire… Messieurs les jurés-experts, il était bien temps d’exhumer des spécialistes auxquels nul n’a souhaité donner voix au chapitre jusqu’à l’avènement de leurs calculs. Car au fond, ces remises de Prix nous font aujourd’hui découvrir qu’on « savait ».
Pour autant, puisqu’il convient de regarder droit devant soi, songeons que, depuis le 20 janvier, le monde a les yeux tournés vers l’Amérique et son nouveau président, Barack Obama. Soyons confiants : son équipe de réformateurs et lui ont davantage été plébiscités par un vote « pour » plutôt que « contre ».
Bonne lecture à tous.