Le choc des mots, le poids des images
A en juger par la richesse de l’actualité, tant à l’international que sur le plan hexagonal, force est de constater que l’équilibre des pouvoirs s’infléchit en faveur de la forme, et donc au détriment du fond. Question d’époque : le pouvoir d’achat est en baisse, mais le pouvoir de communication connaît une inflation sans précédent. Il n’est que de voir les réactions en chaîne provoquées par l’annonce de l’indépendance du Kosovo, l’élection du poulain de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, ou les récentes « maladresses » verbales du Chef de l’Etat.
Insidieusement la tendance voudrait qu’à tout propos, on critique le « tout com », l’effet vitrine, la propagande fallacieuse, quand ce n’est pas la langue de bois provocatrice. Les petites phrases sont à la mode ? Certes, mais c’est oublier un peu vite que la communication au sens strict est là pour donner une forme à un fond, défendre les idées par les mots, promouvoir l’action… Et non spéculer gratuitement. Le risque est donc bien réel, aujourd’hui, de voir l’actualité et l’opinion sonner le glas de la communication, sa vocation et son objet originel. Les prérogatives de l’Information sont cousines de celles de la Communication et non sœurs jumelles… Une notion qui n’a pas échappé à Harry Roselmack, « joker de PPDA » au JT de TF1 : l’information transmet l’idée, raconte l’histoire – la communication se charge d’en définir les contours car elle se fonde sur des valeurs.
Gageons que de la tempête ambiante ressortira, demain, une façon plus raisonnée de penser et de formaliser la communication.
Bonne lecture à tous.