Interview de Bruce Toussaint, Animateur de La Matinale de Canal+
Diplômé de l’institut d’études politiques de Bordeaux et du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris, Bruce Toussaint a commencé sa carrière sur Canal+. En septembre 2004, il présente brièvement l’émission de débat contradictoire N’ayons pas peur des mots sur la chaîne d’information en continu I-Télé. La même année, il reprend l’émission La Matinale, diffusée en clair et en direct chaque matin sur Canal+.
La matinale a battu un record d’audience historique le 8 novembre : 7,4% de parts de marché. A quoi attribuez-vous cette excellente performance ?
La Matinale a trouvé son rythme de croisière au printemps dernier, à l’occasion de la campagne présidentielle. Durant cette période riche en informations, nous avons mis l’accent sur l’actu politique, notamment en recevant les 12 candidats. Le risque, après ces quelques mois intenses, c’était de retomber dans une sorte de routine et de perdre les téléspectateurs gagnés à ce moment-là. Au contraire, nous avons non seulement réussi à fidéliser le public qui nous a découvert pendant la campagne, mais la part de marché de l’émission ne cesse de progresser. Pour être concret, la part de marché de l’émission est passée de 3,5 à 6,5, en un an (avec des pointes à plus de 7%, c’était le cas vendredi 30 novembre). En moyenne, nous nous situons autour de 300 000 téléspectateurs, avec des pointes à 400 000.
Depuis sa création en septembre 2004, la formule semble avoir trouvé son rythme optimal. Croyez-vous possible de l’améliorer encore ?
Depuis sa création en 2004, l’émission a beaucoup évolué. Aujourd’hui, on peut dire qu’elle a trouvé ses deux créneaux : l’info sous toutes ses coutures (nous avons abandonné les interviews promos d’artistes, et les rubriques musique, people, bons plans, déjà largement exploitées par la concurrence), et le ton. Parler de sujets sérieux sans se prendre au sérieux. Mettre de l’humour et de l’humeur, dans tous les sujets. Décrypter sans avoir l’air de donner un cours magistral. C’est la force et le talent des chroniqueurs, qui, malgré leurs différences et la variété des sujets traités, ont tous en commun d’être de vrais personnages (Marie Colmant, Léon Mercadet, Daphné Burki, Christophe Beaugrand, Caroline Roux…). Bien sûr, il reste encore beaucoup de choses à améliorer. Mais, nous allons poursuivre dans ces deux voies.
Avez-vous une idée de la typologie de vos téléspectateurs ?
Difficile d’avoir une idée précise de notre public. Il est très large ! Mais, pour être plus précis, je dirais que nous sommes bien placés chez les 25-60 ans. Et chez les femmes.