Nicolas Demorand, Nouvel animateur du « Sept-neuf trente » sur France Inter
En cette rentrée 2006, Nicolas Demorand (36 ans) quitte l’animation de la matinale de France Culture pour le 7-9h30 de France Inter, succédant ainsi à Stéphane Paoli. De père diplomate, Nicolas Demorand passe son adolescence à voyager, des Etats-Unis, au Japon, en Belgique et jusqu’au Maroc. Agrégé de lettres modernes et licencié en philosophie, il intègre l’Ecole normale supérieure. Passionné par l’écriture de presse, il projette d’entreprendre une thèse sur les productions journalistiques de Zola et la littérature au XIXe siècle. Il entre à France Culture en 1997, participant à plusieurs émissions, et collabore au guide gastronomique Gault et Millau et à ses magazines. Il officiera aux commandes des « Matins de France Culture » à partir de 2002, jusqu’à son arrivée sur France Inter.
Pour cette rentrée 2006, vous avez été nommé en remplacement de Stéphane Paoli pour animer la tranche 7/9h de France Inter. Comment définissez-vous, tout d’abord, les différences entre la matinale de France Culture et celle de France Inter ?
La matinale de France Culture, aujourd’hui pilotée par Ali Baddou, a réussi à imposer en quatre ans une définition large de l’actualité : vie des idées, littérature, art, politique, économie, sciences, société, tous les sujets qui nous semblaient importants pouvaient faire l’objet d’un traitement à l’antenne. Résistance donc au formatage en cours dans les médias. Par la diversité des sujets qu’elle couvre, la matinale de France Inter partage la même intuition: il faut offrir à nos auditeurs l’information la plus riche, la plus surprenante, la plus sérieuse possible. France Culture et France Inter font partie de la même grande maison de la radio publique: pas étonnant que les deux chaînes aient des valeurs en commun.
Votre arrivée marquera-t-elle un tournant plus culturel, plus sociologique dans le ton de la matinale d’Inter ? Peut-on s’attendre à une évolution de la ligne d’éditoriale de cette tranche horaire à la rentrée ?
Il n’y a pas de tournant, la matinale d’Inter tournant déjà très bien. Je viens juste avec ce qui me définit, un parcours professionnel, des centres d’intérêt, une manière d’envisager les choses, bref, tout ce qui fait qu’on est ce qu’on est. La matinale d’Inter aura donc une couleur différente, ça se fera naturellement, sans intention changer pour changer. Je suis heureux de rejoindre cette équipe et faire de la radio tous les jours en son sein.
A titre personnel, avez-vous le sentiment de « prendre la relève » de Stéphane Paoli ou considérez-vous votre nomination comme l’occasion d’un renouveau de cette matinale, jusque-là fortement plébiscitée par les auditeurs ?
Les auditeurs la plébiscitent toujours, rassurez-vous! Et permettez-moi de vous dire que c’est grâce à Stéphane Paoli qui a su imposer ces dernières années un ton, un « son » Inter le matin, qui ne ressemble pas du tout à celui qu’émettent les autres radios généralistes. C’est la spécificité d’Inter, un héritage transmis par mes prédécesseurs, une richesse à protéger et à faire fructifier dans une époque qui a tendance à préférer d’autres valeurs, plus spectaculaires.