Alain de Pouzilhac, Président-Directeur général de la CFII
Le 9 décembre 2005, Alain de Pouzilhac, a été nommé président du directoire de la future Chaîne française d’information internationale (CFII). Armé de son seul baccalauréat, il a débuté comme assistant de publicité chez Publicis Conseil en 1969, et passe l’année suivante chef de publicité dans la filiale française du groupe américain DDB. En 1975, il rejoint l’agence Havas Conseil, une des filiales de Eurocom, dont il prend la présidence en 1982. Nommé à la tête d’Eurocom en 1989, il devient président en 1992 du nouveau réseau EuroRSCG, issu de la fusion d’Eurocom et de RSCG. En 2002, le réseau prend le nom d’Havas. Pour la Wellnews, Alain de Pouzilhac expose les grandes lignes de la future grande chaîne d’information française.
Comment envisagez-vous de diffuser l’image culturelle française à l’international via le CFII ?
D’abord la CFII se différencie de ses concurrents Internationaux d’origine anglo-saxonne, comme CNN et BBC, ou arabe comme Al Jazeera ou Al Arabiya, par le fait qu’elle n’aura pas comme eux 4 thèmes principaux dans sa grille de programmes mais 5. En effet, à l’information, la météo, le sport et l’économie, la CFII ajoutera la culture et l’art de vivre. Ce sera un élément important de sa grille de programmes dans lequel nous développerons la culture classique, la mode, la gastronomie, etc. Pourquoi ? Parce que si nous devons couvrir l’actualité mondiale avec un regard français, ce regard doit se poser sur ce qui représente un des points essentiels de la diversité du monde. Or, la culture, qu’elle soit classique ou moderne, est un des éléments les plus représentatifs de cette diversité.
Selon vous, la CFII devra être complémentaire de RFI et RFO. En quoi précisément devra t-elle exprimer cette complémentarité ?
Notre regard français sur l’actualité internationale aura d’autant plus d’acuité qu’il s’appuiera sur les forces de l’audiovisuel extérieur français. Avec TV5 Monde par exemple, qui est la chaîne de la francophonie, nous développerons des synergies à 2 niveaux : au niveau de la distribution où ils ont remarquablement réussi, et au niveau de la ligne éditoriale. Avec RFI en utilisant par exemple leurs réseaux de spécialistes et d’envoyés spéciaux de l’actualité internationale au Moyen-Orient et en Afrique. Avec RFO, en utilisant leur remarquable réservoir d’images à AITV. Avec l’AFP aussi et leur réseau de correspondants avec qui nous allons faire des « vidéo corner, etc. Nous sommes tous complémentaires. A nous d’utiliser les forces de chacun pour être plus fort ensemble, c’est un des objectifs de la CFII.
La mise en place de la CFII est prévue pour la fin de 2006. N’appréhendez vous pas le tournant politique de 2007 ? Quelles peuvent être les conséquences de ces changements sur le paysage audiovisuel, et plus concrètement sur la future chaîne ?
La CFII n’est pas un projet politique comme on aime trop souvent à le répéter, mais un vrai projet stratégique pour notre pays. La France veut-elle participer à la « guerre de l’image » ou veut-elle en être absente ? La France veut-elle donner son point de vue aux leaders d’opinion mondiaux qui sont avides d’information et qui recherchent activement des opinions contradictoires disponibles et accessibles, ou veut-elle laisser seuls les anglo-saxons et les pays arabes le faire ? Quelques soient les tournants politiques de 2007, une Chaîne Française d’Information Internationale indépendante respectueuse du pluralisme de l’expression des pensées, respectant les principes d’honnêteté, d’objectivité et de transparence sur l’ensemble de ses programmes comme le sera la CFII est indispensable pour le rayonnement de la France dans le monde.