Vous avez récemment, à l’occasion d’une présentation en interne, émis le souhait de « dynamiser » RFI en privilégiant davantage le multimédia. De quel constat est née cette prise de position stratégique ?
La radio est confrontée à une double révolution : l’explosion d’Internet et la numérisation généralisée de la production. Cette révolution, c’est à la fois la banalisation des supports, des contenants et la mise en valeur des programmes, c’est-à-dire des contenus. Le numérique consacre la priorité du contenu sur le contenant. C’est pourquoi j’ai dit que RFI doit se positionner comme un « bi-média » mondial, en axant sa stratégie à la fois sur la radio et sur Internet, en français et en langues étrangères.
Pouvez-vous nous donner une idée du déploiement de ce positionnement ? Quels seront les aménagements ou nouveautés qui en découleront ?
Privilégier davantage le multimédia signifie concentrer de plus en plus de moyens et donc, de personnel, sur Internet. Concrètement, des nouvelles rubriques, assez nombreuses – quasiment des « sous-sites » pour certaines – seront créées. Un nouveau produit multimédia est déjà à l’étude : « Le monde en 80 secondes ». Nous avons mis en place un « groupe projet multimédia », qui doit définir ce projet éditorial ainsi que l’organisation elle-même et les « nouveaux » métiers à développer. Notre pôle multimédia pourrait regrouper, outre la rédaction Internet actuelle, le secteur des magazines enregistrés, l’agence de presse écrite MFI (Médias France Intercontinents), et une partie des personnels des magazines de l’antenne.
Peut-on dire que votre ambition majeure dans ce cadre est essentiellement de gagner en audience globale ?
Evidemment, gagner en audience globale est et restera l’ambition de notre radio. C’est, pour RFI comme pour tout grand média, la condition de sa pérennité. Cela passe, nécessairement, par une adaptation au contexte technologique. Mais je souhaite aller plus loin et chercher le meilleur parti à tirer, pour Radio France Internationale, de ce nouveau contexte et de l’évolution de la « consommation de l’information » liée à celui-ci. Les contenus du site doivent permettre, en synergie, de capitaliser les audiences radio et de les élargir.