Après une formation au CFJ (Centre de Formation des Journalistes), Jérôme Bonaldi démarre sa carrière journalistique en 1976 à France Inter puis pendant 17 ans à Canal +. Depuis 2001, il co-anime avec Eglantine Emeyé » On vous dit pourquoi « , le magazine de la science sur France 2, un dimanche par mois. Et on le retrouve aussi, bien sûr, du lundi au vendredi à 7h25 pour » L’objet du jour » sur Europe 1.
Wellcom : Qu’est ce qui vous anime ?
Jérôme Bonaldi : Tout ce qui est nouveau parce que la nouveauté c’est le pied des neurones, le trip des synapses. Derrière les nouveautés, il y a des inventeurs, de la science, de la technologie, de la sociologie, de l’agroalimentaire, des sciences humaines, de l’économie… Pour moi, c’est comme une histoire drôle : 50% de plaisir, c’est quand on me la raconte. 50% du plaisir restant, c’est de la raconter à mon tour, de faire comprendre, de partager le plaisir. Et pour faire comprendre une nouveauté il faut simplifier. C’est pourquoi, je rentre par l’objet et non par le sujet. Pour exemple, si je vous parle du » sucre inverti » scientifiquement vous décrocherez au bout de quelques secondes. En revanche, si je vous parle d’une nouvelle pâtisserie résolument bonne et que je vous explique que c’est grâce aux vertus du sucre inverti qui augmente le moelleux et qui permet une très belle coloration à la cuisson, je suis sûr que vous m’écouterez différemment et lorsque l’on vous parlera du sucre inverti vous saurez de quoi il s’agit !
W. : Et où trouvez vous toutes ces nouveautés ?
J.B. : Pour » l’objet du jour « , je dois trouver des nouveautés dans tous les domaines : l’écologie, l’alimentaire, le textile, les médias, le design, le blanc/brun, la téléphonie… Et ma meilleure alliée, c’est la presse spécialisée. Souvent, les annonceurs négligent cette presse là alors que c’est une source d’info merveilleuse. Je cours bien sûr les salons, les expos, les foires , vais aux conférences de presse, je surfe sur Internet et utilise les dossiers de presse que je reçois… quand ils sont bien faits c’est-à-dire quand ils donnent plusieurs clés d’entrée. Je suis aussi à l’écoute des appels des attachées de presse lorsqu’elles ont des idées, des sujets à me proposer. Mais je dois avouer que bien souvent, je tombe sur des demoiselles ou messieurs (plus rares) qui ne connaissent même pas le contenu de ma rubrique et ne l’ont d’ailleurs jamais écoutée. Je ne leur jette pas la pierre car ils (ou elles) n’ont pas le temps d’avoir cette démarche là. J’invite surtout les annonceurs à investir davantage dans les relations presse, à donner les moyens aux agences de bien travailler. En France, on compte 1 attachée de presse pour 4 journalistes alors qu’aux Etats-Unis c’est l’inverse, il y a 4 attachés de presse pour un journaliste. Cherchez l’erreur…
W. : Vous parlez de façon passionnée de votre métier mais quelles sont vos passions extra-professionnelles ?
J.B. : Après avoir collectionné des objets encombrants, aujourd’hui je collectionne les petits objets : les livres scientifiques pour enfants, les toupies, les flip-books (folioscopes en français), les crayons noirs, les illusions d’optique, les jouets scientifiques… Je suis un collectionneur dans l’âme, je collectionne les collections.